Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, voilà plus d’un siècle déjà, le Premier ministre anglais Benjamin Disraeli affirmait : « De l’éducation de son peuple dépend le destin d’un pays. »
Universitaire, j’ai pu, pendant toute ma vie professionnelle, constater combien notre jeunesse a du potentiel dès qu’on lui fait confiance, dès qu’on lui donne les moyens de ses ambitions.
J’aime à imaginer que de grandes figures comme Curie, Lavoisier, Buffon, Pasteur, Pascal, Ampère, Poincaré et tant d’autres nous regardent ce soir, en espérant que la France puisse retrouver son rang de pionnier dans l’éducation et la recherche scientifique : par le truchement de coupes budgétaires, son rôle en la matière s’est inexorablement terni.
Je tiens donc à saluer le fait que la mission « Recherche et enseignement supérieur » est la troisième mission du budget général de l’État, avec 28, 1 milliards d’euros, somme en augmentation de 1, 8 %.
Pour ce qui concerne la recherche, le programme 193, « Recherche spatiale », voit son budget en hausse de 205 millions d’euros. Le programme 172, « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires », est quant à lui rehaussé de 171 millions d’euros. Je salue l’effort fait par le Gouvernement. Mais je dois aussi relever certaines urgences qui n’ont pas été prises en compte par l’exécutif.
Ainsi, lors de son recrutement, un jeune chercheur perçoit une rémunération nette mensuelle de 2 191 euros, soit environ 1, 8 fois le SMIC. Après dix ans, cette rémunération s’élève à 2 885 euros. Il faut savoir que, aux États-Unis, chimistes, biologistes et physiciens gagnent en moyenne 136 000 dollars par an ! Si des salaires plus bas existent évidemment, ce montant est tout de même bien au-dessus ce que nous offrons actuellement à nos chercheurs.
Dans un tout autre domaine, je me dois d’appeler l’attention sur le lancement de la ligne 18 du métro pour désenclaver Saclay. Je rappelle que ce site représente 14 établissements, 63 000 étudiants, 9 000 chercheurs et enseignants-chercheurs, 135 000 publications par an et près de 15 % de la recherche en France. Sachant que la population du campus devrait passer de 31 000 à 46 000 jeunes d’ici à 2022, ce désenclavement devient urgent, non seulement pour les conditions de travail et d’études sur place, mais surtout pour le rayonnement de ce pôle d’excellence scientifique tricolore.
Pour finir, je souligne que le déroulement de Parcoursup, s’il a été moins chaotique que prévu, reste à améliorer sur plusieurs points. Je pense à l’amélioration des informations données aux candidats, au raccourcissement du calendrier, ou encore à la mise en place d’un répondeur automatique pour les élèves et parents en quête d’informations. Cela étant, si un point doit réellement être amélioré de toute urgence, c’est la transparence des critères de classement des dossiers reçus. En effet, le risque principal que nous devons éviter, c’est une fracture, tant géographique que sociale, dans les établissements d’enseignement supérieur. Une telle situation irait à l’encontre des principes mêmes de notre République.