Cet amendement, plus modeste dans sa logique de transfert que les deux précédents, vise à transférer 900 000 euros du programme « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires » vers le programme « Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle », auquel appartient l’action dont dépend le FAJV, le fonds d’aide au jeu vidéo.
Ce fonds, créé en 2008, était depuis lors cofinancé par le ministère de l’économie, via la direction générale des entreprises, la DGE, et par le ministère de la culture, via le Centre national du cinéma et de l’image animée, le CNC.
Le ministère de l’économie a décidé de supprimer sa contribution au fonds, dont le montant était de 900 000 euros.
C’est extrêmement dommageable. Le FAJV est en effet aujourd’hui l’un des deux grands dispositifs de soutien à cette industrie innovante, culturelle et ancrée dans les territoires qu’est celle du jeu vidéo.
Le crédit d’impôt jeu vidéo, qui est le deuxième de ces outils, s’adresse essentiellement, lui, à des entreprises de taille importante, créant des jeux au coût de production élevé, de plus de 100 000 euros. Il est donc peu accessible à la myriade de petites entreprises qui constituent aujourd’hui notre écosystème de jeunes studios travaillant sur des jeux plus modestes, sur console, mais pas seulement, et qui font, en la matière, notre dynamisme.
Le soutien au jeu vidéo est un combat de longue haleine mené par les parlementaires, députés et sénateurs, à l’instigation de l’ancien député Patrice Martin-Lalande à l’Assemblée nationale.
Avec un certain nombre de mes collègues, comme Catherine Morin-Desailly et Bruno Retailleau – j’ai écrit avec ce dernier, voilà cinq ans, un rapport sur l’industrie du jeu vidéo –, je pense qu’il est absolument indispensable, dans le cadre d’une compétition internationale acharnée qui voit nos entrepreneurs attirés à coup de crédits d’impôt colossaux vers le Canada, les États-Unis ou l’Inde, que nous disposions de moyens de conserver nos talents. Et ces talents sont importants, puisque nos écoles, en ce domaine, sont parmi les meilleures au monde.
Sans soutien à ces jeunes entreprises, nous ne parviendrons jamais à être performants dans ce secteur essentiel du divertissement – il s’agit aujourd’hui de la première industrie culturelle, devant le cinéma –, dont les entreprises sont particulièrement innovantes sur tous les territoires de France.