D'autant qu'un deuxième complexe de liquéfaction est en cours de réalisation. Ce sont des investissements monstrueux, de l'ordre de 27 milliards d'euros. Il nous a clairement dit que l'État français ne soutenait pas nos entreprises dans ce domaine.
Le second grand projet important que la France partage avec la Russie est celui du gazoduc russo-européen Nord Stream 2. Il s'agit d'un projet de 9,5 milliards d'euros, porté par Gazprom, avec une participation d'Engie à hauteur de 450 millions d'euros.
J'étais à la réunion des présidents des commissions des affaires économiques européens à Sofia, au printemps dernier. C'est un sujet extrêmement épineux en Pologne, qui ne veut pas que ce gazoduc accroisse la dépendance de l'Europe au gaz russe. Gazprom en a cependant commencé la construction. Il manque aux Russes quelques accords avec la Suède pour passer dans ses eaux territoriales, mais ils vont les obtenir. Engie a des participations dans ce projet. C'est aussi une question de sécurité pour l'Europe en matière d'approvisionnement en gaz. Un autre gazoduc, qui passera par la Bulgarie et la Grèce, permettra l'approvisionnement de l'Europe du sud.
Le projet Yamal est contrarié par les sanctions américaines. Novatek a été placée sur la liste des entreprises sanctionnées, et les établissements financiers européens se retirent du projet.
Les États-Unis, qui ont du gaz de schiste à vendre, s'opposent explicitement à Nord Stream 2.
Le gaz russe est abondant et bon marché. Ce que les Russes n'écouleront pas en Europe, ils le feront en Chine.