Intervention de Jean-Marc Todeschini

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 5 décembre 2018 à 9h50
Service national universel — Audition du général daniel ménaouine directeur du service national et de la jeunesse

Photo de Jean-Marc TodeschiniJean-Marc Todeschini, rapporteur de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées :

Lors de nos travaux, nous vous avons rencontré et nous avons regretté que les parlementaires soient tenus à l'écart de cette réflexion. Le candidat Macron a évoqué le SNU : à l'époque, il s'agissait d'un service militaire, d'où la confusion que vous avez évoquée tout à l'heure. Avec Jean-Marie Bockel, nous avions dit qu'il fallait un vrai débat de société, mais que nous nous devions aussi de préserver le budget de nos armées

Que va devenir la JDC ? En outre, un SNU à 16 ans implique une autorisation parentale.

Que disent les collectivités locales de la question de l'hébergement ? La plupart des structures d'accueil appartiennent à des collectivités. Or, pendant les vacances, les locaux sont souvent en travaux.

La montée en puissance du SNU s'étalerait jusqu'en 2026, soit bien après l'actuel quinquennat. N'est-ce pas un leurre ? Et je serais tenté de dire : tout ça pour ça ? Le service civique et la réserve citoyenne existent déjà : pourquoi ne pas les avoir développés ? N'aurait-il pas été préférable de faire découvrir aux jeunes l'engagement ?

Alors que l'argent public se fait rare, ce SNU s'imposait-il vraiment ?

Général Daniel Ménaouine. - Je veux vous rappeler que mon mandat s'est achevé le 19 novembre. J'aurais bien du mal à vous parler des expérimentations qui seront menées dans dix départements. Lorsque le candidat Macron est intervenu en mars 2017 sur le SNU, j'étais chef d'état-major d'une mission des Nations-Unies au Mali, bien loin de la scène nationale. Je veux rester dans le cadre de la mission qui m'a été assignée.

Nous voulons que le service civique poursuive son développement. Les pompiers souhaitent aussi être rejoints par de jeunes volontaires. Nous voulons encourager toutes les formes d'engagement, dont le service civique.

Dans notre scénario, 75 % de l'encadrement du SNU serait confié à des jeunes engagés. J'étais hier à Brétigny avec un jeune polytechnicien qui encadre des jeunes du service militaire volontaire : ses paroles ont plus d'impact sur les jeunes de 18 ans qu'il encadre que celles d'un homme de 40 ans. Les jeunes du service civique pourraient encadrer le SNU, dans la phase engagement.

Certes, le monde associatif est inquiet, mais pas particulièrement à cause du SNU : ce sont les tendances lourdes qui se dégagent depuis quelques années qui l'interrogent. Aux problèmes financiers s'ajoute celui de la démographie : les jeunes ont déserté les associations. Lors de la phase obligatoire, ils découvriront les associations de leur bassin de vie : c'est un aspect incontournable de l'éducation. Je rencontre beaucoup de jeunes prêts à donner des journées, mais pas à supporter les contraintes administratives que l'on rencontre dans le cadre des associations.

Une journée d'appel sera nécessaire pour présenter le dispositif : elle pourra avoir lieu lors de la JDC, qui a d'ailleurs souvent lieu dans les lycées et collèges.

Beaucoup de maires disposent de locaux qui pourraient accueillir le SNU. Les colonies de vacances accueillaient 1,8 million d'enfants il y a dix ans contre seulement 900 000 aujourd'hui. Or, nous avons besoin de 80 000 places, neuf fois par an et la France dispose de 625 000 places en logements collectifs capables d'accueillir des mineurs.

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