Sur 412 interpellés, 16 figuraient dans nos fichiers comme étant d'ultra-droite ou d'ultra-gauche. Pour le reste, il y a eu deux temps. Avant la nuit, les trois quarts des personnes interpellées étaient des hommes âgés de 35 à 55 ans, originaires de province et exerçant divers métiers. À partir du début de la soirée jusqu'à tard dans la nuit, ceux-ci ne représentent plus que 20 % des interpellés. Le reste était constitué des personnes ne venant pas de province, et se livrant à ce que le procureur de la République a diplomatiquement qualifié de « délinquance d'opportunité et d'appropriation ». Dans la presse, la chronique des comparutions immédiates reflète bien cette sociologie. Certes, il y a eu, très tôt, des allumeurs de feu. Mais ensuite, une espèce de mimétisme et de désinhibition a confronté nos forces de l'ordre à des phénomènes de violence qu'elles n'avaient jamais vus et qui venaient de tous. On a par exemple interpellé la veille, dans une gare parisienne, une personne, depuis condamnée à de la prison ferme et incarcérée, qui portait sur elle un véritable arsenal : une fronde, des billes d'acier... On a interpellé des personnes munies de marteaux ou d'outils de jardinage pour les jeter sur les forces de l'ordre !