Face aux difficultés qui existent sur le terrain, nous pouvons, les uns et les autres, nous rejoindre sur les outils correcteurs, quelle que soit par ailleurs notre tendance politique.
Nous considérons que l'effort de solidarité urbaine doit concerner toutes les communes. Vous le savez, il faudrait construire une centaine de milliers de logements chaque année pour répondre aux besoins actuels non satisfaits. On estime à 900 000 le nombre de logements manquants. Il faudra y ajouter les besoins nouveaux qui apparaîtront chaque année.
En outre, le visage de la ville évolue. Il est de plus en plus marqué par les phénomènes d'étalement urbain. Des agglomérations apparaissent, qui influencent les territoires périphériques, et c'est sans doute en matière immobilière que cette influence est la plus forte.
Se jouant des limites administratives des EPCI, les marchés haussiers s'auto-entretiennent et étendent toujours davantage les territoires de cherté, et ce bien au-delà des seules villes touchant les plus petites communes dans leur périphérie.
De plus en plus de ménages sont alors exclus du marché au fur et à mesure de la flambée des prix, repoussés toujours plus loin dans les communes petites, voire très petites, des zones rurales. C'est le cas des zones très tendues - je rejoins sur ce point notre collègue de Haute-Savoie - ou des régions touristiques du Sud-Est.
Dans ces régions, la flambée des prix du foncier et de l'immobilier a un effet pervers sur le développement économique lui-même. Les travailleurs saisonniers, les salariés à revenus faibles ou moyens, mais aussi, on l'oublie trop souvent, nombre de fonctionnaires ne peuvent plus se loger sur place, ce qui les contraint à refuser des emplois locaux. De tels cas sont malheureusement de moins en moins rares.
Pour remédier à cette situation totalement absurde, il est urgent de proposer une offre locative abordable dans les communes de taille moyenne, afin de les associer à l'effort de solidarité communal et national.
L'indispensable mixité sociale ne sera assurée que par l'accroissement de l'offre locative abordable dans toutes les communes, y compris dans celles de moins de 3 500 habitants, et par la mobilisation de l'ensemble des acteurs locaux en ce sens.
Autrement dit, il s'agit d'étendre le champ d'application de la disposition qui avait été prise pour la seule région parisienne.