Intervention de Alain Weill

Commission des affaires économiques — Réunion du 12 décembre 2018 à 9h30
Audition de M. Alain Weill président-directeur général d'altice france

Alain Weill, président-directeur général d'Altice France :

Concernant la prime de fin d'année, je ne voudrais pas qu'on nous reproche d'avoir réagi vite et décidé de verser une prime à tous les collaborateurs du groupe, soit près de 12 000 personnes en France. J'ai reçu des messages encourageants des organisations syndicales. Nous mènerons en parallèle la négociation annuelle obligatoire : notre geste responsable permet de l'entamer dans un meilleur climat.

Nous avons considéré que le pouvoir d'achat était une priorité pour le pays. Les collaborateurs de SFR ne sont sans doute pas ceux qui ont le plus de difficultés en France, mais nous avons voulu leur envoyer un signal fort et, sans aucune appréciation politique, prendre une décision par rapport à la priorité sociale du Gouvernement. Tout comme d'autres entreprises l'ont fait, nous avons jugé que tel était notre devoir.

Concernant les conventions collectives, nous ne pensons pas que créer une unité économique et sociale (UES) pour l'ensemble du groupe ait un sens. Les télécoms et les médias forment deux secteurs ; leurs conventions collectives diffèrent énormément. Nous garderons donc ces deux unités économiques et sociales distinctes.

Le groupe est organisé aujourd'hui en deux branches : une américaine, l'autre principalement européenne. En effet, nous nous sommes rendu compte qu'il n'y avait pas de synergie entre ces deux zones et que les investisseurs étaient différents. Avoir une seule structure cotée nous empêcherait d'avoir accès à certains investisseurs.

Concernant les transmissions par satellite, cette activité est complémentaire plutôt que concurrente de la nôtre. Le satellite a une vocation importante dans les zones rurales, mais nous sommes convaincus que la fibre ira très loin, jusqu'à 100 % des territoires, comme l'électricité. Nous avons récemment pris des engagements pour couvrir par la fibre l'ensemble de la population, même en zone rurale.

Netflix et YouTube sont très présents dans notre pays. Je ne saurais précisément vous dire comment les faire contribuer au financement des infrastructures. Les acteurs qui surconsomment de la bande passante pourraient payer un prix différent que ceux qui consomment beaucoup moins, comme sur l'autoroute.

L'offre RED a été créée pour répondre à l'arrivée de Free, qui a beaucoup déstabilisé les autres opérateurs. Ils ont dû revoir leur organisation et réduire leurs coûts. Des plans sociaux importants ont eu lieu à SFR, mais aussi chez Bouygues. Quant à Orange, on n'y remplace pas tous les départs à la retraite : chaque année, on compte 5 000 collaborateurs de moins. C'est une période difficile pour les personnes concernées, mais aussi pour l'entreprise entière. À SFR, toutes les parties ont été très responsables, l'entreprise comme les syndicats. C'est pourquoi cette opération s'est déroulée de manière sereine, sans faire la une des journaux. Nous préférons créer des emplois et nous l'avons toujours fait, sauf en période de crise. Avec RED, nous offrons des prix beaucoup plus bas, grâce à une organisation plus légère : la relation avec les clients s'effectue exclusivement par internet, et non dans les boutiques.

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