Intervention de Samia Ghali

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 12 décembre 2018 à 9h30
Violence dans les établissements scolaires — Audition de M. Benjamin Moignard universitaire

Photo de Samia GhaliSamia Ghali :

La violence est éminemment présente dans les quartiers populaires, où elle constitue un mode de vie et d'expression naturel. Certains n'y ont plus aucune conscience du bien ou du mal ! Prenez l'agression de la professeure à Créteil : lorsqu'un jeune a l'habitude, depuis l'enfance, de voir de véritables armes de guerre dans son quartier, l'usage d'une arme factice a pu lui sembler bénin. Dès le plus jeune âge, l'influence du phénomène de bande entraîne chez les enfants une posture de défense et nourrit l'instinct de survie.

Un lycée de 1 500 élèves représente l'équivalent d'une petite ville. Comme toute communauté, il a besoin de moyens humains pour assurer les services essentiels, notamment en matière de sécurité. Au lycée Saint-Exupéry de Marseille, dix postes de contrats aidés, pourtant indispensables, ont été supprimés. J'ai récemment reçus des lycéens de l'établissement : les trafiquants les empêchaient de faire grève en usant de menaces physiques !

Il faut revenir aux méthodes qui fonctionnaient autrefois, lorsque le montant des bourses pouvait diminuer en fonction du comportement de l'élève. Les parents, alors, veillaient à l'attitude de leur progéniture. Je ne suis pas favorable à la suppression des allocations familiales, mais il faut bien avouer que certains parents font preuve d'un regrettable laxisme, sans compter que l'autorité paternelle a presque déserté certains quartiers où le taux de foyers monoparentaux atteint 60 %.

1 commentaire :

Le 27/02/2019 à 22:52, TRUFFERT a dit :

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Madame la sénatrice,

Je vous remercie pour votre remarque sur la violence dans les écoles.

Que dire aussi de la violence de supprimer les secrétaires des directrices directeurs d'école en 2017 alors qu'on avait voté un protocole d'allègement des tâches pour ces faisant-fonction sans statut?

Je souhaiterai également vous interpeller sur la situation dramatique de ces directrices/directeurs d'école de notre département, mais aussi de toute la France.

En effet si 70% d'entre eux sont reconnus en souffrance par la MGEN, la disparition de leurs secrétaires à la rentrée 2017 a considérablement alourdi leurs tâches quotidiennes au détriment de leurs élèves pour beaucoup et des relations avec tous les partenaires pour tous.

Et je me permets de vous rappeler que 93% d'entre eux réclament un statut depuis plus de 15 ans, et que leurs salaires sont 40 % inférieurs à ceux de leurs collègues européens.

Alors que les établissements scolaires du premier degré n'ont eux aussi toujours pas de statut, les projets de loi visant à créer des réseaux avec le second degré sont de nouvelles menaces qui risquent de provoquer encore plus de burnouts parmi nos "surchargés de fonction de direction".

Je vous remercie par avance de votre soutien et je reste à votre disposition pour de plus amples renseignements.

très cordialement.

P. Truffert, directeur d'école en REP depuis 1993.

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