Mon activité est aujourd'hui basée à l'ESA. J'interviens souvent auprès d'un public très large ou auprès de jeunes ou d'écosystèmes d'innovation.
Concernant la construction de la confiance dans la science, la lutte contre la défiance, nous sommes encore trop organisés en silos. On a parlé d'intégrité, d'éthique, de régulation des fake news, mais il serait intéressant d'articuler toutes ces facettes plutôt que de les traiter séparément. Cela implique de prendre de la distance.
Je rejoins aussi ce que vient de dire M. Van de Voorde sur le long terme. Les réactions à mes conférences m'incitent à penser que nous devons porter nos valeurs humanistes, c'est important pour les jeunes. On doit élargir notre langage sur les sciences ; on ne peut pas parler uniquement de démarche rationnelle, de méthode scientifique ; on doit aussi introduire les humanités et la réflexion sur l'intégrité dans la formation des scientifiques.
La communauté scientifique a des réflexions à l'international sur certains sujets, mais il faut engager une réflexion sur ce nouvel humanisme à l'échelon européen, sur les valeurs que l'on veut porter, par rapport à des cultures scientifiques différentes. L'Europe a un message à porter. On a peut-être trop découpé ces différentes facettes, alors qu'il faut les intégrer dans notre manière de parler aux jeunes pour les attirer dans cette carrière. J'aimerais entendre plus l'Europe sur ces sujets.
On parle aussi du geo-engineering, la transformation de notre environnement, de notre planète. C'est le bon moment pour s'emparer de ces sujets.
Le troisième point qui m'inquiète concerne la cybersécurité, mais Gérard Berry va en parler.