Madame la secrétaire d’État, nous avons vécu en 2018 deux alertes venues du monde scientifique : au printemps, l’alerte de l’IPBES, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, du CNRS et du Muséum, dénonçant l’effondrement de la biodiversité en France et dans le monde ; et, en octobre dernier, le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a indiqué dans un nouveau rapport qu’il fallait augmenter l’ambition de l’Accord de Paris en limitant le réchauffement climatique à 1, 5 degré au maximum.
Malgré l’urgence, c’est toujours vers 3 degrés que nous nous dirigeons.
Certes – un point positif –, la COP24 a été conclusive, puisqu’elle a adopté un guide d’application de l’Accord de Paris. Point négatif, elle n’est pas parvenue à rehausser les ambitions des États, qui sont actuellement notoirement insuffisantes. L’engagement de la France, l’engagement du Gouvernement, notre engagement à tous restent donc essentiels pour entraîner nos partenaires européens et internationaux.
Relâcher notre effort, c’est courir à la catastrophe, comme l’a dit la jeune Greta Thunberg en clôture de la COP24 : aujourd’hui, « nous sommes à court d’excuses. »
Comment reprendre la main, madame la secrétaire d’État ? Telle est ma première question. Que pensez-vous de la proposition portée par Jean Jouzel et Pierre Larrouturou de créer, sur le modèle de la BCE, la Banque centrale européenne, une « banque européenne du climat », pour mettre à la disposition de tous les États européens une enveloppe de prêts à 0 % représentant 2 % du PIB de chacun de ces États, afin d’assurer de façon juste et équitable la transition énergétique ?
Enfin – troisième question –, comment pensez-vous mieux porter les objectifs du développement durable pour avancer plus vite et d’une façon plus juste vers une société décarbonée ?