Intervention de Brigitte Lherbier

Réunion du 18 décembre 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Crise dans la police

Photo de Brigitte LherbierBrigitte Lherbier :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur.

Ce n’est pas un scoop, nos forces de sécurité sont épuisées. Je tiens ici, au Sénat, à honorer les fonctionnaires de police qui ont été mis si durement à contribution ces dernières semaines.

L’ordre public est pour moi, ancien adjoint à la sécurité d’une ville frontalière de Belgique, « la » priorité. Au Sénat, j’ai intégré la commission d’enquête sur l’état des forces de sécurité intérieure présidée par notre collègue François Grosdidier. Son rapport a alerté le Gouvernement sur l’état d’épuisement de la police et de la gendarmerie.

Nous avions entendu des dizaines et des dizaines de policiers et de gendarmes à tous les niveaux de la hiérarchie. Notre cri d’alarme n’a pas été entendu par le pouvoir exécutif.

Les syndicats de policiers lancent demain une opération « commissariats morts ». Ils protestent contre l’insuffisance des crédits consacrés à la sécurité dans la loi de finances pour 2019. La majorité des sénateurs a voté contre ce budget, qui n’est pas à la hauteur du travail fourni par nos forces de l’ordre.

Les fonctionnaires chargés de la sécurité sont épuisés physiquement à cause de la pression opérationnelle inédite, liée à une menace terroriste qui se situe toujours à un niveau élevé, à cause de la pression migratoire continue et à cause aussi de la radicalisation de la contestation sociale.

Vous en avez parlé, le stock de 25 millions d’heures supplémentaires impayées augmentera encore en 2019. Les locaux souvent insalubres vont continuer à se dégrader. Les véhicules, usés, vieilliront encore.

L’attaque terroriste survenue à Strasbourg la semaine dernière et les manifestations des « gilets jaunes » depuis le 17 novembre ont épuisé nos forces de sécurité.

Nous avions demandé l’instauration d’une loi de programmation pour rétablir des conditions de travail dignes, et rattraper l’énorme retard d’investissement.

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