Aujourd’hui, un certain nombre de décisions nous sont proposées en urgence. Il y a fort à parier qu’elles ne satisferont pas tous nos concitoyens, ce qui est normal compte tenu de l’hétérogénéité des demandes. En outre, un certain nombre de mesures que nul n’avait réclamées sont maintenant sur la table, sans que l’on sache bien pourquoi.
J’étais opposé à la défiscalisation des heures supplémentaires sous Sarkozy, je le suis toujours. Je trouve injuste que, proportionnellement, celui qui ne peut effectuer des heures supplémentaires soit davantage imposé que quelqu’un ayant la chance de pouvoir en faire et d’améliorer ainsi son revenu sans payer d’impôt. Les chefs d’entreprise et les salariés volontaires ne demandaient qu’une chose : qu’on leur fiche la paix et qu’on les laisse faire des heures supplémentaires. Il n’y avait pas besoin de créer une charge spécifique pour l’État.
Par ailleurs, rien n’étant dit sur le financement des mesures qui nous sont aujourd’hui proposées, il ne m’est pas possible de les approuver. C’est la raison pour laquelle je vous propose une solution qui aurait pour avantage de ne pas déséquilibrer nos finances tout en créant de la confiance. Car ne vous y trompez pas, mes chers collègues, les Français ne sont pas dupes et n’ont pas envie qu’on les roule une fois de plus dans la farine !
La suppression de la taxe d’habitation est une mauvaise chose, car elle est injuste financièrement. Elle n’apporte aucun pouvoir d’achat supplémentaire à ceux qui ne la paient pas. Elle profitera essentiellement et davantage à ceux qui ont de grands appartements, dans des quartiers riches. Je ne suis pas sûr que cette mesure, dont le coût, je le rappelle, s’élèvera à plus de 20 milliards d’euros, soit opportune. Je vous propose donc de plafonner cet allégement à 250 euros par foyer, contre les 500 euros initialement prévus, ce qui permettra de dégager les 10 milliards d’euros nécessaires au financement des mesures qui nous sont proposées, sans créer de déficit supplémentaire et sans poser de problème pour notre équilibre général.
Avant de conclure, je tiens moi aussi, comme un certain nombre de mes collègues, à saluer les forces de l’ordre, qui ont été remarquables de maîtrise dans des situations difficiles.