Quelques mots pour justifier le vote du CRCE – nous allons nous abstenir sur cette motion tendant à opposer la question préalable.
Les choses ont été bien explicitées, par Roger Karoutchi notamment : la volonté d’opposer la question préalable au projet de loi de finances initiale pour 2019 relève davantage de la stratégie politique – celle-ci a d’ailleurs, ici, toute sa place – que d’une approche purement financière.
Cela dit, les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste sont surpris : si, dès le début de l’examen de ce texte, vous aviez voté la motion que nous avions déposée alors, nous aurions eu droit à une vraie nouvelle lecture ; et cette nouvelle lecture aurait été possible, dans le respect de la diversité des points de vue des uns et des autres. Le diagnostic que nous avions fait en première lecture s’est révélé exact.
Par ailleurs, le Gouvernement nous dit que rien n’est possible, que notre situation est très contraignante. Mais, le cas échéant, comment se fait-il que des solutions soient expérimentées ailleurs, pas si loin de la France ? Comment se fait-il que des gouvernements d’union et de progrès, en Espagne et au Portugal, décident, eux, comme ils viennent de le faire, d’améliorer la condition des salariés et des retraités – et pas par des mesurettes, des gadgets, des artifices technocratiques ? Quand ils disent qu’ils augmentent le SMIC, ils augmentent le SMIC ! Ils ne trouvent pas une combine via une prime d’activité : ils assument. Ils savent ce que c’est qu’une rémunération ; ils savent ce que c’est qu’un salaire. Et ils ont décidé de l’augmenter de 22 %.