Je vais procéder à une présentation assez courte sur les enjeux de mobilité. Avant de parler de « tarification à l'usage », il faut en effet comprendre le contenu de cette tarification et les raisons.
Ce diagnostic réalisé il y a plus de deux ans, apparaît aujourd'hui assez parlant au vu de l'actualité. Nos territoires sont très diversifiés.
La voiture à la campagne n'est pas un problème mais une solution. Nous avons en effet trop tendance en France et particulièrement à Paris, à oublier que la capitale possède le réseau de transports urbains le plus dense au monde, et que les Parisiens ne sont que 20 % à prendre leur voiture pour aller travailler dans la mesure où ils disposent d'un grand nombre de solutions alternatives. Ce n'est pas le cas de la périphérie et des ruraux. En première couronne de Paris, 50 % des personnes utilisent leur véhicule pour se rendre à leur travail, et le taux monte à 80 % en deuxième couronne. Le problème tient à la sous offre actuelle, reliant les périphéries aux agglomérations. Les gens ne prennent pas la voiture parce qu'ils sont « dépendants », mais parce qu'ils n'ont pas le choix. À titre d'exemple, dans la périphérie de Lyon, pour une communauté d'agglomération de 105 000 habitants, seuls deux trains de 700 places chacun permettent d'arriver avant neuf heures dans le plus gros centre d'emplois de Lyon. De ce fait, 50 000 personnes empruntent l'autoroute au quotidien. Par conséquent, donner à ces personnes des leçons d'écologie n'est pas pertinent. Cette situation, qui dure depuis plus de vingt ans, n'est pas de la responsabilité de l'État mais des collectivités, dont je fais partie. Il existe un important travail d'articulation entre la région et les agglomérations à mener.
Dans certaines zones de détresse économique, la valeur foncière des biens s'est effondrée. Les habitants concernés sont contraints d'aller travailler dans des centres urbains très éloignés, dans lesquels le prix du logement a été multiplié par trois depuis vingt ans. De ce fait, en l'absence de possibilité de se relocaliser, ils sont absolument tenus d'emprunter leur véhicule.
Une carte que je présente détaille l'allongement des distances, pour toutes les personnes qui manifestent actuellement, et qui se trouvent dans une situation économique difficile. La tarification de la mobilité s'inscrit donc dans le cadre des liaisons entre les périphéries et les agglomérations.