Je vous remercie pour ces éléments de débat très éclairants. Je souhaite communiquer des éléments supplémentaires, issus notamment de l'Observatoire sur les mobilités émergentes que nous venons de lancer, en sondant 4 000 foyers sur leurs pratiques de mobilité. Pour ma part, je soutiens la théorie « totalitaire » de l'érosion de la part du véhicule. Il a en effet été observé en 2016 sur les 4 000 foyers sondés, que 59 % d'entre eux disaient utiliser quotidiennement leur véhicule. En 2018, cette part est passée à 50 %. Il existe donc une légère érosion, attribuée à deux séries de raisons. Le premier levier est plutôt d'ordre personnel, lié à la sensibilité environnementale : 68 % des personnes interrogées déclarent avoir changé au moins une fois leur mode de mobilité dans les deux derniers mois pour des raisons écologiques, à la condition qu'il existe des offres disponibles.
L'autre point est lié à la question du coût. Au-delà du tarif envisagé comme une contrainte, ne pourrait-il pas exister d'incitation en tant que récompense sur le modèle des Pays-Bas, en privilégiant les comportements vertueux au quotidien ?
Enfin, s'agissant des leviers de transformation, la question des données est un élément fondamental sur lequel le numérique sera un accélérateur. Je suis intimement convaincu qu'à l'aide du numérique, le faire-savoir permettra de faire émerger les offres alternatives et ce, indépendamment des catégories socioprofessionnelles. Le numérique peut également être envisagé comme un assistant personnel de la mobilité, pour un choix au quotidien.