Nous nous abstiendrons sur l’article 1er.
Il est certain que la prime sera appréciée comme une augmentation de pouvoir d’achat par celles et ceux qui pourront en bénéficier. Cependant, son versement est laissé au bon vouloir des entreprises et, comme l’a souligné ma collègue Corinne Féret, les fonctionnaires et les agents publics sont écartés de son bénéfice. D’une certaine façon, elle sera donc génératrice d’inégalités de traitement, d’injustices et de frustration.
Surtout, la présentation de ce dispositif est révélatrice de deux tendances fortes que nous pouvons observer aujourd’hui.
Premièrement, le travail ne suffit plus à procurer des ressources permettant de vivre dignement et dans de bonnes conditions. Certes, le phénomène n’est pas nouveau – le RSA « chapeau » a été mis en place il y a longtemps déjà –, mais il s’accentue aujourd’hui.
Deuxièmement, les parts de rémunération sur lesquelles ne pèsent aucune charge ou des charges réduites sont de plus en plus importantes. Cet amoindrissement de la contribution des entreprises à la solidarité nationale mettra certainement en difficulté, un jour ou l’autre, le financement de notre protection sociale.