Intervention de Monique Lubin

Commission des affaires sociales — Réunion du 19 décembre 2018 à 16h35
Projet de loi portant mesures d'urgence économiques et sociales — Audition de mmes agnès buzyn ministre des solidarités et de la santé et muriel pénicaud ministre du travail

Photo de Monique LubinMonique Lubin :

Entre les annonces du Président de la République et ce qui est finalement proposé, l'écart est considérable. Tous les salariés ont entendu le chef de l'État dire très solennellement que le Smic augmenterait - certes sans qu'il en coûte rien aux employeurs, ce qui révélait déjà la présence d'un loup... Une augmentation du Smic, c'est très différent d'une augmentation de la prime d'activité : le salaire progresse, ainsi que la protection sociale et les droits à pension !

Tous ceux qui ont écouté M. Macron ont entendu que l'augmentation de CSG serait supprimée pour les pensions de moins de 2 000 euros. Et voilà qu'on parle de revenu fiscal de référence ! On cite les cas de ménages percevant plus de 5 000, voire 10 000 euros par mois. Je trouve, moi, qu'il s'agit de droits acquis à des salariés qui ont travaillé.

Qui sera pénalisé ? Une fois de plus, les femmes. Parce que leur conjoint gagne souvent plus qu'elles, ce sont elles qui feront les frais des modalités prévues.

Monsieur Lévrier, l'exemple que vous avez cité existe, bien sûr, mais il est un peu caricatural : c'est le cas d'une femme qui prend quelques heures pour simplement s'occuper, parce que son mari a un revenu élevé.

En France les femmes demeurent beaucoup moins payées que les hommes, même si notre pays n'est pas le plus mal placé à cet égard. Si vous voulez soutenir le pouvoir d'achat autrement qu'en augmentant les salaires, je vous invite à vous intéresser à la proposition de loi qui sera examinée en janvier prochain à l'Assemblée nationale, car elle vise à expérimenter un revenu de base.

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