Monsieur le président, monsieur le ministre d’État, mes chers collègues, à l’heure du lancement du grand débat national, je me félicite de la tenue, au Sénat, de ce débat sur la programmation pluriannuelle de l’énergie. Il s’agit en effet d’un sujet majeur dont doit traiter le Parlement, dans le respect de nos institutions et de la démocratie représentative : il est important, à mes yeux, de le rappeler aujourd’hui.
La lutte contre le réchauffement climatique est au cœur des priorités de la transition énergétique élaborée par le Gouvernement. Pour y parvenir, il faut puiser dans deux sources d’énergie : le renouvelable, bien sûr, mais aussi le nucléaire.
N’en déplaise à certains, l’énergie nucléaire est reconnue par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, comme une solution indispensable pour respecter les accords de Paris.
Grâce à cet atout industriel, climatique et énergétique majeur qu’est le nucléaire, la France est le pays leader pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Je rappelle aussi que des pays comme l’Allemagne, le Japon, ou encore les États-Unis, qui ont trop rapidement réduit leur part de nucléaire en faveur des énergies renouvelables, ont constaté une stagnation, voire une augmentation, des émissions de gaz à effet de serre.
L’énergie nucléaire est une ressource sûre, pilotable et disponible 24 heures sur 24, ce qui n’est pas le cas de l’énergie éolienne, dans laquelle on investit pourtant massivement : alors que, parfois, des pales sont à l’arrêt, vous proposez de tripler le parc éolien terrestre.
Certes, il est nécessaire de diminuer la part du nucléaire dans le mix énergétique. Mais prenons garde aux fermetures précipitées de réacteurs et veillons au renouvellement du parc nucléaire.
Monsieur le ministre d’État, dans la programmation pluriannuelle de l’énergie, le Gouvernement a confirmé son objectif de réduire à 50 % la part du nucléaire au sein du mix énergétique en 2035, ce qui nécessiterait la fermeture de 14 réacteurs.
Or la France aura besoin d’un socle d’énergie nucléaire en 2050. Ce socle nous offrira une souveraineté en matière d’approvisionnement énergétique.
Jeudi dernier, les réseaux électriques français et européens étaient sous tension, nous étions au bord du black-out. Alors, faisons preuve de pragmatisme et de bon sens.