Intervention de François de Rugy

Réunion du 15 janvier 2019 à 14h30
Programmation pluriannuelle de l'énergie — Débat interactif

François de Rugy :

Monsieur Chevrollier, je note avec intérêt que, dans ce débat, alors même qu’ils appartiennent parfois au même groupe politique, certains nous accusent d’aller trop vite, d’autres de ne pas aller assez vite ; certains de vouloir trop augmenter la taxe carbone, d’autres de ne pas nous engager assez rapidement dans l’économie décarbonée ; certains de ne pas en faire assez pour les énergies renouvelables, d’autres de ne pas agir suffisamment pour le nucléaire…

Il faut trouver un équilibre. C’est ce que nous avons voulu faire. C’est d’ailleurs pourquoi le maître mot de la programmation pluriannuelle de l’énergie est la diversification, et je le revendique.

Alors que la France était jusqu’à présent marquée par la domination du nucléaire dans la production de l’électricité, nous assumons cette diversification, et ce pour une raison simple. Il y a bien un atout économique : il ne faut pas passer à côté de l’essor mondial des énergies renouvelables. Cela concerne des entreprises françaises, mais aussi des sites de production en France ; certes, Alstom a été rachetée par General Electric, mais la production d’éoliennes se trouve dans notre pays, car l’entreprise allemande Siemens installera un site au Havre pour développer ces éoliennes.

Par ailleurs, se pose la question de notre parc nucléaire, qui est vieillissant, puisque toutes les centrales ont été construites au même moment et arriveront en fin de vie en même temps. Cela constitue un facteur de fragilité, qu’il faut prévenir et anticiper en organisant la fermeture progressive et étalée dans le temps de ces sites, pour ne pas avoir à se retrouver face au mur ou au bord de la falaise, sans avoir de choix.

J’en viens à la filière nucléaire française, dont je tiens à rappeler qu’elle a été sauvée de la faillite en 2015 et 2016, des décisions difficiles ayant été prises d’ailleurs à ce moment-là par le ministre de l’économie de l’époque. Celui-ci, qui est devenu Président de la République, connaît donc bien le sujet.

Je rappelle également qu’Areva n’existe plus dans la forme qui était la sienne voilà encore cinq ans. Rappelez-vous sa situation d’alors ! Il n’est qu’à se pencher sur la programmation pluriannuelle de l’énergie pour le constater : nous sommes allés jusqu’à veiller à ce que Orano, fournisseur de combustibles, ait un plan de charge étalé dans le temps.

Enfin, j’en viens à l’EPR. Nous l’avons dit, tous les documents nécessaires seront produits d’ici à 2021 pour qu’un choix démocratique puisse être fait après les élections de 2022, en toute connaissance de cause.

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