Madame la sénatrice, je vous remercie de cette question qui permet de poser le cadre du débat.
Le Premier ministre a annoncé, lors de la présentation du plan Bienvenue en France, qu’il y aurait une concertation, laquelle ne visera pas à revenir sur une décision qu’il a souhaité prendre dans le cadre d’un accord interministériel qui affecte le ministère des affaires étrangères et celui de l’intérieur pour ce qui a trait à l’amélioration de la politique de visas, ainsi que le ministère de l’enseignement supérieur. Cette concertation a donc été annoncée dès le départ.
Cela étant, les universités sont des établissements publics opérateurs de l’État. Il est donc normal qu’ils soient consultés, non pas sur les choix du Gouvernement en tant que tels, mais sur les modalités de leur mise en application. C’est pourquoi j’ai indiqué aux présidents d’université qu’ils devaient dès à présent faire des propositions sur la façon dont ils souhaitaient accueillir davantage d’étudiants internationaux. Ils ont d’ailleurs tous déjà saisi cette opportunité dans le cadre de diplômes d’établissements, qu’ils facturent parfois jusqu’à 15 000 euros sans que cela pose de problème à personne puisqu’il ne s’agit pas de diplômes nationaux. Ce dispositif permet ainsi aux universités de disposer de plus de 50 millions d’euros de ressources propres.
Il faut bien resituer le débat. Nous souhaitons la mise en place d’un système redistributif dans lequel les étudiants internationaux qui en auront les moyens contribueront à l’amélioration de l’accueil de l’ensemble des étudiants, et la sortie du système actuel, lequel prévoit un accueil correct dans nos établissements d’enseignement supérieur pour les seuls étudiants qui peuvent payer 15 000 euros. Tel est, je crois, le fond du débat.