Intervention de Colette Mélot

Réunion du 16 janvier 2019 à 14h30
Quelle politique d'attractivité de la france à l'égard des étudiants internationaux — Débat interactif

Photo de Colette MélotColette Mélot :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, l’internationalisation de l’enseignement supérieur est un puissant levier d’influence et un vecteur essentiel de promotion de la francophonie à l’échelle mondiale.

La France, quatrième pays d’accueil des étudiants étrangers selon l’UNESCO, accuse depuis 2011 un décrochage progressif de son attractivité, et cela malgré un coût de scolarité resté étonnement bas pour les étudiants étrangers.

Pour maintenir notre pays au cœur de l’économie-monde du savoir, il nous faut investir dans une stratégie plus offensive d’attractivité à l’égard des étudiants internationaux.

Dans le contexte actuel, il est néanmoins inconcevable de continuer à demander aux contribuables français de financer la scolarité des étudiants extracommunautaires. Notre système éducatif s’équilibre en effet au travers de l’impôt, selon une logique contributive.

Aussi sommes-nous favorables au rapprochement des frais de scolarité déboursés par les étudiants extracommunautaires avec le coût réel supporté actuellement par les établissements et par la société, mais à trois conditions seulement, afin de limiter les effets d’éviction à court terme et d’améliorer l’attractivité à long terme de notre système éducatif.

Il conviendrait en effet d’augmenter le nombre de bourses au mérite, en particulier celles qui sont destinées aux étudiants provenant de pays francophones ; d’exclure du champ d’application des frais différenciés les étudiants titulaires d’un baccalauréat français et les doctorants ; d’investir dans la qualité de l’offre globale.

Madame la ministre, certains de ces points sont en adéquation avec les annonces du Gouvernement. En revanche, ne craignez-vous pas qu’une application des frais d’inscription différenciés aux doctorants, dont plus de 40 % sont des étudiants étrangers, ne prive la recherche française de talents dont elle pourrait difficilement se passer ?

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