Intervention de Claudine Lepage

Réunion du 16 janvier 2019 à 14h30
Quelle politique d'attractivité de la france à l'égard des étudiants internationaux — Débat interactif

Photo de Claudine LepageClaudine Lepage :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la nouvelle stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux voulue par le Gouvernement a fort surpris et fait quasiment l’unanimité contre elle dans le monde universitaire, notamment en raison du manque de concertation.

Il est vrai que l’on peut s’interroger sur l’efficacité de cette stratégie qui repose principalement sur l’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers. D’ailleurs, plusieurs universités, dont la dernière en date est Rennes 2, viennent d’annoncer qu’elles n’appliqueraient pas cette majoration.

L’un des arguments pour défendre cette nouvelle stratégie est que la hausse pourra attirer certains étudiants de nationalité chinoise ou indienne, pour qui bien souvent un prix élevé de la scolarité est synonyme de qualité.

Si j’ai pu entendre cet argument à de nombreuses reprises, aucune étude sérieuse ne démontre que l’augmentation des frais d’inscription permettra d’attirer cette catégorie d’étudiants dans nos universités. En effet, rien ne dit qu’à frais d’inscription équivalents, ces jeunes ne continueront pas à privilégier les universités anglo-saxonnes.

Ce qui est certain en revanche, c’est que cette hausse nous privera d’étudiants plus modestes, pour la plupart issus de l’espace francophone, mais pas seulement, pour qui étudier dans nos universités est le plus souvent le premier choix.

Ce qui est certain, c’est que de nombreux étudiants d’Afrique francophone ont eu le sentiment d’être trahis par cette nouvelle stratégie.

Comment ne pas l’être alors que le Président de la République avait indiqué à plusieurs reprises ces derniers mois son ambition pour la francophonie ?

Madame la ministre, dans un article du Monde paru en novembre dernier, Oumar, étudiant guinéen de vingt et un ans, déclarait : « Les choses sont claires maintenant : ils ne veulent plus de nous. » Que lui répondez-vous ?

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