Madame la sénatrice, je tiens à le rappeler, les universités sont des établissements publics, opérateurs de l’État. Il est évidemment essentiel que, en leur sein, les fonctionnaires d’État que sont l’ensemble des présidents d’université, des professeurs, des maîtres de conférences et la très grande majorité des personnels administratifs, techniques et de bibliothèque, déclinent les politiques publiques décidées par l’État.
Tout fonctionnaire doit respecter ce devoir d’obéissance et de loyauté : c’est très important. Seule peut être opposée la constatation d’un délit : dans ce cas-là, il faut bien sûr être capable de le dénoncer.
Vous évoquez, madame la sénatrice, la question très intéressante des étudiants francophones. La réalité, c’est que ces étudiants se répartissent aujourd’hui dans l’ensemble des pays qui, à l’international, offrent des formations francophones ou bien choisissent délibérément des formations anglophones parce qu’elles leur ouvrent un marché du travail différent.
En Belgique, les droits d’inscription pour les étudiants extracommunautaires s’élèvent à plus de 4 000 euros. Au Québec, les droits d’inscription pour les étudiants internationaux sont aussi extrêmement élevés. Cela n’empêche pas les jeunes francophones d’aller étudier en Belgique ou au Québec, comme ils viennent le faire en France.
Les étudiants d’Afrique anglophone peuvent, pour certains, trouver un intérêt à venir étudier en France, bien qu’ils soient anglophones.
Le cœur du sujet, c’est la façon dont nous accueillons ces étudiants. Pour le moment, l’accueil qui leur est réservé, sauf exception dans certaines écoles, n’est pas digne de notre pays.