Intervention de Jacques Grosperrin

Réunion du 16 janvier 2019 à 14h30
Quelle politique d'attractivité de la france à l'égard des étudiants internationaux — Débat interactif

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, à l’occasion de l’examen de la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants, dite loi ORE, le Sénat avait adopté un amendement d’Olivier Paccaud qui prévoyait la possibilité d’augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers hors Union européenne. Lors de la commission mixte paritaire, cette disposition avait été abandonnée. Elle est aujourd’hui reprise. Pourquoi l’accepter maintenant, alors qu’elle ne l’avait pas été alors ?

Certaines universités se mobilisent, cela a été dit, et Mireille Jouve nous en a cité quelques-unes. Je pourrais ajouter Lyon 2. Je suis étonné de ces réactions, cette mesure pouvant constituer une manne financière intéressante pour ces établissements. J’espère que ce ne sont pas des postures politiciennes, car j’ai peu entendu les présidents d’université au cours de la dernière législature…

En tout cas, la France est un pays très attractif, on le sait, puisqu’elle se place devant l’Allemagne et le Royaume-Uni. Si l’on fait un benchmarking des droits d’inscription des pays étrangers, on se rend compte que ces droits s’élèvent à 24 000 euros aux États-Unis, à 21 000 euros au Royaume-Uni, et à 16 000 euros au Canada. En France, ils s’établissent à 247 euros, même pas le prix d’un smartphone !

Plus le système éducatif est performant, plus le coût tend à être élevé. La corrélation est forte. Soyons plus exigeants sur l’excellence des universités ! La France a d’ailleurs perdu sa troisième place au profit de l’Australie, pays où les frais d’inscription sont de 24 000 euros. Ce n’est donc pas un facteur discriminant ; c’est un faux débat.

Le véritable débat concerne le choix que fait notre pays pour répondre aux demandes des étudiants étrangers portant sur le coût de la vie, le logement, les procédures administratives.

Mes questions sont au nombre de trois.

D’une part, quel est votre plan en matière de rénovation des conditions d’accueil des étudiants étrangers, madame la ministre ?

D’autre part, le Président de la République s’est engagé à faciliter la délivrance de visas de longue durée aux étudiants ayant obtenu un master ou un doctorat en France. Quels résultats concrets ont suivi cette annonce ? Ne pensez-vous pas qu’il vaudrait mieux accorder plus largement des visas à de très bons étudiants étrangers, mais être plus ferme sur le droit de rester ensuite sur le sol français, afin de ne pas paupériser les pays d’origine des étudiants ?

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