Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, à l’image de ce qu’elle réalise dans de nombreux autres domaines, la Chine avance à grands pas en matière d’attractivité des étudiants internationaux. Cette stratégie globale, inscrite dans le temps long, devrait inciter Français et Occidentaux en général à davantage de réactions.
Une telle politique doit être mise en perspective avec l’essor des nouvelles routes de la soie ; la Chine mise sur le développement de l’apprentissage des langues utilisées le long de leur tracé et de l’accueil des étudiants des pays considérés.
Nul n’ignore l’intérêt porté par la Chine à l’Afrique, notamment francophone. La France, plus que toute autre puissance, est particulièrement concernée par l’émergence de ce nouvel acteur économique et stratégique sur le continent africain, dont la présence se renforce d’année en année. À l’appui de ses ambitions, la Chine mobilise des moyens significatifs pour attirer les étudiants étrangers et asseoir son rayonnement à travers le monde.
L’espace francophone africain est naturellement ciblé, au moment où la France est un peu à la peine pour maintenir sa présence militaire et attirer des élites francophones dans ses universités. La Chine, porteuse d’une offre alternative, devient la destination phare des étudiants africains ; la croissance des inscriptions ne s’y dément pas depuis plusieurs années.
Par ailleurs, si l’essor de l’enseignement du français en Chine progresse, il ne faut pas y voir qu’un heureux développement de la francophonie dans l’Empire du Milieu. En effet, avec ces deux axes d’effort conjugués, les Chinois préparent déjà les conditions d’une implication toujours plus grande sur le continent africain, faisant sauter les derniers obstacles culturels et linguistiques pour faciliter leur dessein global.
Madame la ministre, dans l’espace africain francophone, dont nous souhaitons tous la pérennité, quelle politique réaliste et financée la France mettra-t-elle en œuvre pour attirer les meilleurs étudiants de ces pays ?