Intervention de David Assouline

Réunion du 16 janvier 2019 à 14h30
Quelle politique d'attractivité de la france à l'égard des étudiants internationaux — Débat interactif

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Madame la ministre, depuis le début, vous nous faites des réponses dignes d’un dialogue de sourds. Certains d’entre nous contestent l’augmentation des tarifs et vous nous répondez que c’est pour assurer un meilleur accueil. Nous aimerions donc que, à un moment donné, vous puissiez démontrer ce lien.

Vous nous dites que le fait de bien accueillir les étudiants extracommunautaires coûtera plus cher, en raison, par exemple, de la mise en place de cours de français, puisqu’il s’agit de l’un des obstacles. Or, je vous le signale, les principaux pénalisés, les étudiants d’Afrique et d’Afrique du Nord, sont francophones, et ils paieront pour ceux qui ont les moyens – les Asiatiques –, mais qui ont besoin de ces cours. Vous produisez donc, concrètement, exactement l’inverse de ce que vous dites, de façon d’ailleurs assez hypocrite. J’ai l’impression de dire quelque chose de logique et qui a à voir avec la réalité…

D’ailleurs, ce que vous faites n’a pas grand-chose à voir avec la réalité, parce que vous n’avez pas fait d’étude d’impact. Or l’incidence de votre mesure peut être très surprenante ; il y aurait vraiment besoin d’une telle étude.

On a précédemment ironisé sur la multiplication par quinze des tarifs ; pourquoi ce coefficient ?

En outre, très franchement, dans un film ou dans un bouquin, nous sommes tous heureux d’admirer ce petit Africain, se trouvant dans une situation très difficile, dans un village reculé, dont le talent a été repéré et qui pourra, un jour, parce qu’il a étudié en France, se révéler complètement et s’accomplir. Vous aimez cela, dans un roman, mais, dans la réalité, vous rendez cette situation absolument impossible !

Ainsi, aujourd’hui, un étudiant marocain doit, pour avoir un visa de longue durée et faire ses études, économiser deux ans de salaire minimum marocain, sans compter le prix du logement, singulièrement à Paris, et le coût de la vie.

Madame la ministre, vous multipliez les frais de scolarité par quinze ; mais pensez-vous qu’il y aura encore de tels étudiants ? Non ! Ils iront vers des pays où, peut-être, on leur déroulera le tapis rouge pour les endoctriner – je pense à des pays du Golfe, par exemple.

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