C’est la raison pour laquelle nous avons aussi permis l’augmentation de la rémunération des apprentis, le développement d’Erasmus pro, ou encore la mise en place d’une aide de 500 euros pour le passage de l’examen du permis de conduire.
En ma qualité de secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé, vous comprendrez que je m’exprime à présent plus longuement sur un des aspects de votre rapport qui touche particulièrement mon périmètre ministériel, à savoir la prise en charge de la perte d’autonomie.
Vous avez raison : pour répondre au défi du vieillissement, notre modèle de prise en charge des personnes âgées doit être rénové.
Nous devons nous préparer à l’arrivée au grand âge de la génération du baby-boom ; c’est un défi de même ampleur que l’arrivée de la même génération à la retraite dans les années 2000. Nous devons le faire en mobilisant des financements collectifs, mais aussi individuels, lorsque cela est possible et juste.
La concertation que nous menons aujourd’hui sur le sujet permet d’examiner toutes les pistes : l’assurance individuelle comme les nouvelles formes possibles de viager ou de mobilisation du patrimoine. Face à l’ampleur du défi, rien ne peut être d’emblée écarté. Votre rapport sera versé à la somme des réflexions utiles à l’approfondissement du débat.
L’enjeu de la perte d’autonomie n’est pas seulement sanitaire ; il est aussi social et éthique. Penser le bien vieillir, c’est penser la qualité de la vie jusqu’au bout, dans la préservation de la dignité et du lien social.
Un de nos axes de réflexion est d’ailleurs la lutte contre l’isolement des personnes âgées, fléau majeur de nos sociétés et angoisse de tout un chacun. La question des aidants, qu’ils soient familiaux ou non, est au premier rang de nos priorités.
Je note que vous souhaitez voir se développer la cohabitation intergénérationnelle ; c’est un aspect que nous étudions également et que j’ai porté au Parlement lors de l’examen de la loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, dite loi ÉLAN.
Améliorer les prises en charge suppose de mettre fin non seulement au regard dévalorisant sur les personnes âgées dans leur ensemble, mais aussi aux prises en charge qui excluent de la société, qui mettent à part, qui isolent. C’est la raison pour laquelle nous réfléchissons dès à présent aux établissements de demain, ceux au sein desquels les jeunes d’aujourd’hui pourront se sentir bien.
Je ne peux bien sûr vous dévoiler ce qui sera présenté au début du mois de mars et qui résultera des groupes de travail en cours, mais sachez qu’Agnès Buzyn et moi-même sommes pleinement au travail pour dégager des scénarios qui seront, le moment voulu, soumis au débat et au vote devant votre assemblée.
Mesdames, messieurs les sénateurs, votre travail est riche et touche à plusieurs périmètres ministériels ; aussi, je tâcherai de répondre au mieux à chacune de vos interrogations.