Intervention de Nassimah Dindar

Réunion du 16 janvier 2019 à 14h30
Solidarité intergénérationnelle — Débat interactif

Photo de Nassimah DindarNassimah Dindar :

L’excellent rapport rendu par nos collègues met en avant la nécessité de trouver de nouveaux modes d’expression des solidarités intergénérationnelles. Ce constat est juste.

À nous, élus, il appartient bien de répondre à la question : dans les politiques publiques, comment éviter le cloisonnement des générations ?

La « guerre des âges », que craignent à juste titre mes collègues, ne doit pas avoir lieu. À La Réunion, nous avons ainsi créé deux structures originales destinées aux personnes âgées, qui répondent, modestement, à cette volonté.

Je pense en premier lieu à la maison des accueillants familiaux, qui permet à des assistants familiaux d’accueillir de quatre à onze personnes. Elle offre une solution d’hébergement accompagné, de manière bien moins onéreuse qu’en EHPAD et de manière plus familiale et identitaire, donc mieux ressentie par le résident. Nous permettons ainsi l’intégration des « nouveaux âges de la vie », pour reprendre l’expression du rapport de nos collègues, c’est-à-dire des personnes âgées qui ne sont plus en totale autonomie, mais qui ne sont pas totalement dépendantes. En parallèle, elle permet l’octroi d’un revenu décent à ces accueillants familiaux. On a là l’expression d’une forme de solidarité intergénérationnelle et aussi d’une forme de solidarité sociale au service de la solidarité économique. Il s’agit bien d’une communauté de travail inspiré.

Je pense en second lieu à la résidence pour personnes âgées Tournesols, développée par le CCAS de Saint-Pierre – ma collègue Viviane Malet y a participé –, autour d’un triangle vertueux : premièrement, des logements ; deuxièmement, des espaces de vie communs, dont un jardin partagé de plantes médicinales et aromatiques servant aussi de lieu intergénérationnel de transmission de savoirs ; troisièmement, une intégration de tous grâce à un restaurant dont la gestion a été confiée à un établissement recevant des personnes porteuses d’un handicap.

Madame la secrétaire d’État, « faire société », c’est être capable de vivre ensemble, avec un sentiment d’appartenance qui passe par la transmission de savoirs des aînés – en d’autres termes, c’est « donner des racines pour s’envoler et des ailes pour s’enraciner », comme disait Pablo Neruda. « Faire société », c’est donner à lire la vision sociétale de la famille, où chaque génération a son rôle, sa place et se complète.

Ces exemples montrent que la prévention de la dépendance est possible et nécessaire, car la prise en charge en établissement peut aussi casser les solidarités intergénérationnelles. Il est donc nécessaire d’impulser de nouvelles dynamiques de solidarité en matière d’accompagnement de nos aînés.

Madame la secrétaire d’État, quelle souplesse sera laissée aux acteurs des territoires pour innover dans le renforcement de ce lien intergénérationnel et comment pourra-t-on capitaliser sur des expérimentations réussies ?

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