Intervention de Monique Lubin

Réunion du 16 janvier 2019 à 14h30
Solidarité intergénérationnelle — Débat interactif

Photo de Monique LubinMonique Lubin :

Nous savons que la prise en charge de la perte d’autonomie est l’une des problématiques les plus susceptibles de mettre à l’épreuve le pacte intergénérationnel, parce qu’elle a un coût financier, lequel se traduit notamment par un reste à charge très élevé pour les familles, et parce qu’elle impacte profondément la vie des aidants familiaux qui, faute d’une aide professionnelle suffisante, affrontent trop souvent des situations très éprouvantes.

Le rapport d’information qui nous donne l’occasion du présent débat pointe, pour le financement de la dépendance, la piste de la « séniorité active ». Le risque dépendance serait ainsi un risque assurable, dans une logique intragénérationnelle. Il s’agirait d’une alternative à l’instauration d’une seconde journée de solidarité.

Pour ma part, je considère que l’assurance obligatoire n’est pas la bonne réponse pour financer la dépendance, car le système assurantiel est porteur d’inégalités. Les plus modestes n’auront pas plus les moyens de financer des assurances performantes que de financer leur dépendance au moment où celle-ci surviendra. L’option la plus pertinente me paraît donc être l’instauration d’un cinquième risque, qui garantirait la prise en charge intergénérationnelle de la dépendance. Il s’agit en effet d’un défi majeur qui justifie de mettre en œuvre les mécanismes de la solidarité nationale, comme c’est le cas pour les risques « retraite » et « maladie ».

Ce cinquième risque est évoqué depuis de nombreuses années sans que les discussions le concernant aboutissent. Ont-elles d’ailleurs un jour commencé ? Le Président de la République a lui-même évoqué cette option : quid de cet engagement dans le cadre du grand débat national lancé hier ? Est-ce aussi au cinquième risque que pense le Président de la République quand, dans sa Lettre aux Français, il affirme qu’il faut « rebâtir un système social rénové », quand il leur demande « comment mieux organiser notre pacte social » et « quels objectifs définir en priorité ? »

Madame la secrétaire d’État, aurons-nous l’occasion de débattre de ce sujet ? Avez-vous l’intention d’avancer dans cette direction ?

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