Ma question s'inscrit dans la lignée de celle de mon collègue. Elle porte sur la finance de l'ombre ou shadow banking. C'est un phénomène en essor, notamment pour les financements à risque. Une étude récente du think tank « BSI economics » chiffrait le shadow banking à risque systémique à 45 trillions de dollars fin 2016, soit 13 % des actifs financiers des 29 pays concernés par l'étude. Je précise que ce panel de pays représente 80 % du PIB mondial. Ce financement non bancaire a apporté une réponse aux besoins de financement des entreprises, à la suite du durcissement des règles en matière bancaire par les accords de « Bâle III ». Au printemps dernier, vous aviez indiqué qu'il s'agissait d'une réponse positive pour le financement des entreprises. Vous aviez également apporté trois priorités pour la finance de l'ombre : mieux connaître le système, approfondir les interconnexions entre les institutions financières et élaborer un cadre réglementaire proportionné et cohérent à l'échelle internationale. La France représente environ 4 % du shadow banking mondial contre 40 % pour les États-Unis. Le recentrage de la politique américaine sur elle-même au détriment de la coopération ne pose-t-il pas des difficultés dans l'élaboration de ce cadre régulateur international ? Dès lors, n'y a-t-il pas la possibilité d'un risque systémique ?