Je souhaite revenir sur votre appréciation économique et budgétaire de la France. Je vous ai trouvé peut-être un peu optimiste. Vous avez rappelé que votre prévision de croissance pour 2018 et 2019 était de 1,5 % - ce qui reste en deçà de ce que le Gouvernement anticipait. À vous entendre, la situation paraîtrait satisfaisante, car comme chez nos partenaires européens la croissance diminue, l'écart entre nous et les autres se réduit. Vous n'anticipez pas non plus de remontée brutale des taux d'intérêt. Or, il est difficile d'envisager la trajectoire des finances publiques de la France pour les années à venir. Les mesures de fin d'année coûtent entre 10 milliards et 15 milliards d'euros, auxquelles s'ajoutent 8 milliards à 9 milliards d'euros à trouver pour la suppression complète de la taxe d'habitation. Si vous prenez ces deux éléments, on est à plus de 20 milliards d'euros. C'est l'équivalent du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui pèse en double cette année par rapport à la baisse des charges.
Il en résulte un déficit public aux alentours de 2,8 % à 3 % du PIB. Or, si le Gouvernement se lance dans des réformes structurelles, il va falloir un certain temps avant qu'elles ne donnent des résultats. Je suis très inquiet du moment où l'appréciation du risque pesant sur la France sera considérée comme plus importante qu'elle n'a été dans un passé récent. N'y a-t-il pas un risque de remontée très significative des taux d'intérêt et donc une situation très difficile ?