Monsieur le président Kanner, vous m’interrogez sur le grand débat, son organisation, le sens et la portée qu’il aura, ainsi que sur ses conclusions ou, plus exactement, sur la méthode qui sera retenue à son terme. Vous posez un certain nombre d’autres questions auxquelles je peux parfaitement répondre.
Ce débat va se tenir pendant les deux mois qui viennent pour faire en sorte que tous les Français, où qu’ils vivent – ça compte ! –, quels que soient leur âge, leur situation professionnelle, leur statut, puissent s’exprimer. Vous le savez comme moi, il serait déraisonnable d’imaginer interdire aux Français de discuter d’un sujet. Ils ont toute latitude pour s’emparer de tous les sujets qu’ils souhaitent évoquer. C’est pour cela que le Président de la République a souhaité « cadrer » le débat, non pas pour faire de tel ou tel sujet un tabou, mais pour dire quel est le cadre dans lequel nous allons prendre en compte ce que diront les Français. Je vais vous donner un exemple, qui, parce qu’il est évident, illustrera cette logique.
Imaginez – j’espère que ce ne sera pas le cas, évidemment – que les Français veuillent remettre en cause la forme républicaine de nos institutions. §Je ne crois pas qu’ils le feront, même si nous devons faire attention à préserver ce qui nous semble parfois acquis. Cependant, si tel était le cas, il est évident que nous ne nous engagerions pas dans cette logique. Je prends cet exemple, car il est tellement excessif qu’il vous indique clairement les choses.