Permettez-moi néanmoins de vous contredire : le pire des scénarios serait non pas une absence d’accord, mais un mauvais accord qui porterait atteinte aux intérêts de l’Union européenne, notamment à ceux des entreprises françaises. Leur préservation est notre boussole dans cette négociation.
Vous affirmez que le Royaume-Uni n’acquittera pas sa facture en cas de Brexit sans accord. Sur ce point également, je vous contredis : le Royaume-Uni a pris à cet égard un engagement juridique en tant qu’État membre ; accord ou pas accord, les sommes sont dues !
Vous parlez d’impréparation du Gouvernement français. Il se trouve que le Premier ministre a organisé une première réunion pour envisager le scénario d’un Brexit sans accord dès le mois d’avril, à un moment où personne, au sein de l’Union européenne, ne pensait ce scénario crédible. Seuls deux pays, aujourd’hui, sont véritablement prêts à affronter un Brexit sans accord : l’Allemagne et la France. Tous les autres sont à la traîne et examinent avec attention le texte qui sera soumis au Sénat dans quelques instants, pour s’en inspirer.
Nous sommes prêts, notamment parce que nous rencontrons régulièrement, avec Agnès Pannier-Runacher, les fédérations professionnelles et les entreprises. Les préfets en font autant dans les territoires. Je suis d’accord avec vous sur le fait que toutes les entreprises ne sont pas prêtes, en particulier les PME exerçant leurs activités exclusivement au sein de l’Union européenne, qui ne sont pas habituées aux formalités à accomplir pour commercer avec des États tiers.
Vous évoquez un risque de baisse de la livre. Ce risque, nos entreprises le connaissent déjà aujourd’hui, le Royaume-Uni n’étant pas membre de la zone euro.
Enfin, ce n’est pas le Brexit sans accord qui a été voté mardi : le projet d’accord de retrait n’a pas été ratifié, mais de nombreuses options sont encore ouvertes. Un accord sur la relation future pourra intervenir ultérieurement. Quoi qu’il en soit, nous restons mobilisés pour défendre les intérêts de nos entreprises.