Monsieur le sénateur, je vous remercie de ce vaste panorama. Au Royaume-Uni, lors de la campagne précédant le référendum de 2016, de fausses informations faisant état du risque d’une invasion du pays par des millions de ressortissants turcs ont circulé. On a aussi affirmé que l’Europe n’était pas assez libérale, ce qui résonne parfois étrangement à nos oreilles de ce côté-ci de la Manche !
Si l’on compare l’Union européenne et le marché unique à une omelette constituée des œufs mis en commun par les États membres, les Britanniques découvrent depuis deux ans qu’il est très compliqué de reprendre son apport… Ce sont eux qui ont inventé le marché unique, contribuant à imbriquer encore davantage nos économies.
Je partage votre scepticisme quant à un nouvel élargissement, monsieur le sénateur. Il importe de renforcer l’Union européenne, de la refonder avant que de vouloir l’élargir. L’Union européenne est confrontée à des défis immenses ; elle est le bon échelon pour les relever, mais il n’est peut-être pas besoin d’ajouter le défi supplémentaire d’un élargissement, surtout si les pays candidats ne sont pas encore prêts. Nous en reparlerons lorsqu’ils le seront, ce qui n’est pas encore le cas.
Le Président de la République et la Chancelière allemande signeront en effet la semaine prochaine, à Aix-la-Chapelle, un nouveau traité de coopération, venant prolonger le traité de l’Élysée à la fois pour renforcer encore davantage nos liens bilatéraux, à la mesure des enjeux du XXIe siècle, et pour donner un surcroît d’énergie au moteur franco-allemand, sans lequel, on le sait, l’Europe ne peut pas avancer.