« Nous ne pouvons pas revenir en arrière et changer le début, mais nous pouvons commencer où nous sommes et changer la fin. » C’est par cette citation de l’écrivain britannique C.S. Lewis que le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans a conclu hier matin son intervention devant le Parlement européen.
Différents scénarios et analyses sont avancés depuis plusieurs mois, et les inquiétudes consécutives au vote intervenu hier à Londres s’inscrivent dans la suite de ce long débat ouvert depuis le référendum britannique du 23 juin 2016 et des préoccupations liées non seulement au retrait du Royaume-Uni, mais également à la fragilisation de l’Union européenne et à l’instabilité actuelle du monde.
Mais il est une réalité qu’aucun scénario ne peut changer : avec ou sans accord de sortie d’ici au 29 mars prochain, le Royaume-Uni ne sera jamais et ne pourra jamais être, de facto, considéré comme un pays tiers.
Le Royaume-Uni est la sixième puissance économique mondiale ; derrière l’Allemagne et la France, il est le troisième pays européen en termes de population, et il représente le premier excédent commercial de la France au sein de l’Union européenne.
L’accord de sortie comme la déclaration politique sur la future relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne portent sur le cadre juridique, réglementaire, institutionnel et financier, et il ne sera pas définitivement documenté, dans tous les cas, d’ici au printemps, en ce qui concerne les relations qui s’ouvriront après la période de transition, d’ici à 2020 ou à 2022.
La France et le Royaume-Uni ont ouvert une nouvelle ère dans leurs relations en matière de défense, depuis les traités de Lancaster House de 2010, puis le sommet d’Amiens de 2016. Dès lors, le retrait britannique de l’Union européenne investit la France d’une responsabilité particulière, à l’égard tant du Royaume-Uni que de l’Union européenne et du monde.
Madame la ministre, hors du cadre européen, quelles relations le Gouvernement projette-t-il d’entretenir avec le Royaume-Uni à moyen et long termes ?
J’ajoute que la France a une autre responsabilité particulière, et peut-être un atout : le français sera désormais, avec l’anglais, dont le statut devrait évoluer, la seule langue globale et répandue de l’Union européenne. Aussi, madame la ministre, le Gouvernement envisage-t-il la mise en place d’une stratégie claire de promotion et d’enseignement du français dans le cadre de l’Union européenne et de ses institutions, voire au-delà ?