Intervention de Nathalie Loiseau

Réunion du 17 janvier 2019 à 15h00
Retrait britannique de l'union européenne — Débat interactif

Nathalie Loiseau :

Plus précisément, que faisons-nous avec les Britanniques, en matière de défense, dans le cadre de l’Union européenne ? Pratiquement rien…

Nous sommes présents ensemble dans les États baltes, mais sous commandement de l’OTAN. Nous agissons ensemble au Sahel, mais dans le cadre d’une coopération bilatérale. C’est peu dire que le cadre de l’Union européenne a rarement été utilisé par les Britanniques en matière de défense. J’oserai même dire que s’il est un domaine où l’Europe a réussi à avancer ces derniers mois du fait du retrait britannique, c’est vraisemblablement celui de l’Europe de la défense, à laquelle les Britanniques ont toujours été résolument hostiles. Aujourd’hui, au moment où ils quittent l’Union européenne, ils se prennent d’une affection nouvelle pour cette Europe de la défense, parce qu’elle voit le jour. Ainsi, ils ont demandé à participer au processus de décision en matière de sécurité et de défense. Eh bien ce n’est pas possible : en bon anglais, you can ’ t have your cake and eat it. En effet, l’un des principes sur lesquels nous avons fondé nos directives de négociation est la préservation de l’autonomie de décision de l’Union européenne, un principe auquel les Britanniques eux-mêmes étaient fortement attachés tant que le Royaume-Uni était un État membre.

Cela nous empêchera-t-il de travailler avec le Royaume-Uni dans le futur ? Certainement pas, ni sur le plan bilatéral ni sous commandement de l’OTAN. Nous avons aussi prévu, au travers de l’initiative européenne d’intervention, de travailler avec eux à l’évaluation de la menace, à la planification commune, à la création d’une culture stratégique commune entre pays européens, au sens géographique du terme, capables et volontaires, y compris le Royaume-Uni.

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