Intervention de Nathalie Loiseau

Réunion du 17 janvier 2019 à 15h00
Retrait britannique de l'union européenne — Débat interactif

Nathalie Loiseau :

Madame la sénatrice, comment faire pour que notre relation avec le Royaume-Uni ne soit pas trop pénalisée, sans pour autant porter atteinte à la cohésion des États membres de l’Union européenne ? C’est précisément tout l’objet du travail d’orfèvre mené par Michel Barnier, qui a conduit à l’accord de retrait conclu avec le Royaume-Uni. Ce qui est certain, c’est que les relations les plus fructueuses, c’est entre États membres de l’Union européenne qu’elles s’établissent. Toute relation avec un État tiers est, par nature, moins étroite.

Les réactions britanniques relèvent d’une espèce d’effet de souffle du référendum de 2016, avec deux ans de décalage. Lors des débats à la Chambre des communes, il a été assez peu question des conditions du retrait ou de la situation des citoyens britanniques résidant sur le continent. Quant au règlement des sommes dues par le Royaume-Uni, il n’a pas été évoqué du tout. La question irlandaise a certes été discutée, mais sans bien réaliser que le protocole retenu dans l’accord de retrait correspondait à la demande britannique… Sur la relation future entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, on a entendu des choses contradictoires, et il est difficile de trouver un chemin, avec des hard Brexiters qui estiment que tout ira mieux dès lors que leur pays s’éloigne de l’Union européenne et qui affirmaient ce matin encore ne pas s’inquiéter d’un retour des droits de douane du cognac, puisque l’on produit de l’excellent brandy hors d’Europe. Ce sont là des arguments un peu désespérés…

Le meilleur moyen de préserver un équilibre réside dans l’accord de retrait qui est sur la table et ne peut pas être renégocié. Si la relation future doit se construire sur d’autres bases, nous y sommes prêts. Nous serions disposés à envisager un report de l’échéance du 29 mars : c’est techniquement et juridiquement possible. Il faut d’abord que le Gouvernement britannique le demande, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à maintenant, à aucun moment ni d’aucune manière ; il a plutôt affirmé n’en avoir pas l’intention. Il faut ensuite que les États membres soient unanimes pour accepter une telle demande ; une telle unanimité ne pourrait être obtenue, politiquement, que si une véritable voie de sortie était ouverte. Un report, jusqu’à quelle échéance et, surtout, pour quoi faire ?

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