Le chef de juridiction est d'abord un juge ou un procureur : les compétences juridictionnelles sont premières, et ce ne sont pas celles que je serais le plus qualifié pour apprécier. Mais d'autres qualités interviennent et permettent de définir des profils : des qualités de management, qui servent à diriger une équipe et à la mobiliser autour d'un projet de juridiction, des qualités d'écoute, utiles aussi en matière de veille déontologique et de prévention des conflits d'intérêts, une aptitude à la bienveillance et, bien entendu, des capacités d'administration et de gestion.
Un chef de cour est, sinon un manager, du moins un organisateur : il doit penser les modes de fonctionnement et répartir justement la charge de travail pour construire une politique au service de telle ou telle priorité, ce qui demande une connaissance étendue de tous les dossiers.
Bref, il doit être capable d'être un patron, apte à mobiliser autour de lui et de son projet pour la juridiction, apte aussi à incarner et à communiquer. L'image également est importante, notamment dans le monde d'aujourd'hui.
S'agissant des difficultés de recrutement pour les fonctions de chef de juridiction et pour le parquet, il appartient au CSM de faire des propositions en ce qui concerne, par exemple, les horaires, les conditions de travail et l'environnement de travail. Il peut notamment organiser des missions dans les juridictions en vue de proposer des améliorations.