Diverses questions ont trait au rôle des CHU dans les territoires. Vous avez souligné les problématiques liées à la mise en place des GHT et à la démographie médicale.
Notre rapport rappelle que la réforme des GHT et l'implication des CHU dans cette mise en place a permis des avancées notables, grâce à une stratégie d'alliances renforcées entre les CHU et les établissements de leur territoire de proximité infra-régionale. Nous avons mis en place un véritable projet médical et de soins partagés. Il a fallu dresser un diagnostic de la carence et des difficultés d'accès aux soins afin de présenter des propositions pour mieux organiser les filières de soins dans les territoires, définir des actions concrètes pour fidéliser davantage de médecins dans les centres hospitaliers de proximité et mieux organiser le parcours gradué des patients.
En Ille-et-Vilaine, nous comptons dix établissements : nous avons déployé 57 postes de praticiens en temps partagé à la fois sur le territoire de proximité mais aussi sur les autres établissements comme Vannes, Lorient, Saint-Malo, ce qui permet de fidéliser des médecins spécialistes de qualité dans les territoires.
La coopération avec le secteur privé existe : les CHU se sont impliqués pour mieux travailler avec la médecine de ville et les établissements privés, grâce aux conventions de coopération ou des groupements de coopération sanitaire avec les établissements privés à but non lucratif notamment. Mais Rennes a aussi conclu des coopérations avec des établissements à but lucratif, notamment pour les urgences. Cela dit, nos missions restent de nature différente même si les cliniques contribuent aux missions de proximité, surtout dans les métropoles.
Nous avons des missions particulières liées à nos activités de recours, aux spécificités de l'ultra-spécialisation de nos services et à notre rôle de formation, d'innovation et de recherche. Nous devons continuer à renforcer ces liens et ces coopérations en organisant les filières de soin en lien avec nos partenaires de ville et les établissements privés. En outre, nous sommes souvent le premier et le seul recours en matière de permanence des soins.
La mise en place des CPTS sera un atout considérable pour le système de santé afin de contourner la multiplicité des interlocuteurs. Nous dialoguerons avec un interlocuteur privilégié, représentatif de l'ensemble des médecins et paramédicaux de ville dans un territoire de 20 à 100 000 habitants. Ainsi, nous répondrons mieux aux enjeux sanitaires sur les territoires.
Les réseaux de CHU sont un enjeu fondamental. Nous avons mis en place des coopérations entre CHU à l'échelle des régions ou des inter-régions. Dans le Grand-Ouest, nous avons créé un groupement nommé HUGO, qui a été cité par la Cour des comptes. À Lyon, à Lille, à Bordeaux, il existe déjà des coopérations entre CHU, même si les modèles sont différents d'un territoire à l'autre, ce qui est bien normal puisque la situation n'est pas la même à Rennes, à Lyon, à Lille ou à Bordeaux. Nous souhaitons rendre ces réseaux de CHU obligatoires afin de renforcer les complémentarités, avec des compétences socle confiées à ces réseaux : ainsi en serait-il de la coordination sur les activités de recours comme la chirurgie cardiaque, la neurochirurgie, les greffes, mais aussi la formation et la recherche.