Sur les réseaux de CHU, je suis un peu dubitatif. Les GHT fonctionnent car ils sont à l'échelle d'un territoire ou des bassins de vie. La coopération de CHU en réseaux au sein des grandes régions est plus délicate. La région Grand-Est va de Reims à Strasbourg : comment faire travailler ensemble les deux CHU séparés de 300 kilomètres ? C'est difficile même avec le TGV... C'est pourquoi je suis préoccupé quand je vous entends proposer une obligation de mise en réseau. L'important, c'est la proximité. Les injonctions venant de Paris, cela ne marche pas. Pourtant, on continue à vouloir faire des grands machins ! Mieux vaut coller aux territoires.
En ce qui concerne le numerus clausus, depuis vingt ans on nous répète qu'on ne peut pas former plus de médecins. Pourtant la Roumanie, pays de 20 millions d'habitants, forme plus de médecins que nous, qui viennent d'ailleurs travailler en France...
M. Milon n'a pas encore parlé de l'investissement immobilier dans les CHU, sujet qui lui est cher. Ne serait-il pas judicieux de reproduire le modèle en vigueur pour les lycées ou les collèges en confiant le financement des investissements qui ne relèvent pas du sanitaire ou du social aux collectivités territoriales ?
Enfin, 80 % de vos activités sont des activités de soins courants ; seuls 20 % sont des soins spécialisés relevant du niveau d'un CHU. De même, la majorité de vos lits relève du médico-social, non des soins lourds. Ne faudrait-il pas séparer tout cela dans la tarification ?