Intervention de Véronique Anatole-Touzet

Commission des affaires sociales — Réunion du 23 janvier 2019 à 9h35
Audition de Mme Catherine Geindre présidente de la conférence des directeurs généraux de chu sur le rapport « le chu de demain »

Véronique Anatole-Touzet, vice-présidente de la conférence, directrice générale du CHU de Rennes :

Un mot sur la spécificité des CHU. La Cour des comptes a souligné les différences des taux de recours. Elle met en exergue des aspects quantitatifs, non qualitatifs. La spécificité de l'activité des CHU ne s'apprécie pas seulement en fonction de critères quantitatifs mais aussi en fonction des conditions d'exercice, à travers l'exigence de permanence des soins ou la diversité des pathologies que nous prenons en charge, bien plus élevée que dans les autres hôpitaux ou les cliniques. La mission d'enseignement est aussi peu reconnue : le temps consacré à l'encadrement des internes ou des étudiants est peu valorisé.

La labellisation n'a pas vocation à donner au CHU un rôle hégémonique dans les territoires, ni à en faire la seule autorité qui décide de tout. En revanche, le CHU a vocation, pour les propositions hospitalo-universitaires, c'est-à-dire la formation et l'encadrement des étudiants - dans les maisons de santé, pour les généralistes, ou les centres hospitaliers, pour les médecins spécialistes -, à s'assurer, avec les facultés de médecine, que les critères d'agrément des disciplines répondent à des critères de qualité, en matière d'encadrement, de prise en charge des soins, ou d'interface avec le CHU. Pour fidéliser les médecins dans les maisons de santé ou dans les hôpitaux, nous voulons - c'est le CHU hors les murs - qu'ils participent à des missions universitaires, en étant rattachés à une équipe hospitalière. C'est pourquoi on défend les postes partagés. Nous voulons les intégrer dans les équipes du CHU, leur permettre de participer à des missions de formation, au CHU ou dans leur hôpital d'exercice, en encadrant des internes ou des étudiants, et de participer à des essais cliniques. Ainsi, en Bretagne, nous avons mis en place un réseau de recherche qui irrigue aussi bien l'hôpital de Pontivy, que ceux de Vannes, Saint-Malo ou les hôpitaux de proximité de Rennes. C'est bien dans cet esprit d'ouverture que nos propositions s'inscrivent.

Vous avez évoqué la situation complexe du Grand-Est. Mais il est aussi inconcevable que les CHU ne travaillent pas ensemble pour développer des complémentarités sur l'ensemble de la région afin de répondre aux enjeux hospitalo-universitaires de leur territoire et de satisfaire aux orientations du plan régional de santé. C'est dans cet esprit que nous avons proposé la mise en place de réseaux, sans modèle imposé, selon des logiques adaptées aux territoires. Nous souhaitons une gouvernance très souple pour mieux répondre aux besoins de santé des territoires.

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