Intervention de Hervé Maurey

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 16 janvier 2019 à 10h00
Audition de M. Benjamin Smith directeur général du groupe air france-klm

Photo de Hervé MaureyHervé Maurey, président :

Je souhaite tout d'abord la bienvenue à notre collègue Françoise Ramond, qui nous rejoint aujourd'hui. Elle remplace Gérard Cornu qui, comme vous le savez, a quitté le Sénat. Mme Ramond est désormais sénatrice d'Eure-et-Loir et siège, comme Gérard Cornu, au sein de notre commission.

Le premier point à l'ordre du jour appelle l'audition de M. Benjamin Smith, directeur général d'Air France-KLM, et de Mme Anne-Marie Couderc, présidente non exécutive du groupe.

C'est la première fois que M. Benjamin Smith s'exprime devant une commission parlementaire depuis sa prise de fonction. Nous sommes très heureux que ce soit au Sénat. C'est un événement perçu à juste titre comme important.

M. Benjamin Smith a été nommé le 16 août dernier à la tête du groupe Air France-KLM. Il était précédemment numéro deux du groupe Air Canada. Sa nomination est intervenue dans un contexte particulièrement tendu, à la suite de la démission, au mois de mai, de M. Jean-Marc Janaillac, après le rejet du projet de revalorisation salariale présenté à l'approbation des salariés. Le conflit qui a opposé la direction d'Air France aux organisations syndicales l'année dernière a duré plusieurs mois. Il a coûté 335 millions d'euros à la compagnie, ce qui montre bien l'importance et la difficulté du dialogue social dans l'entreprise.

À la suite de cette prise de fonction, de nouvelles négociations ont été engagées. Elles ont permis d'aboutir, le 19 octobre dernier, à un accord salarial qui prévoit une revalorisation de 2 % en 2018 et 2 % en 2019. Ce résultat a conduit certains médias à qualifier M. Benjamin Smith de « magicien ». Toutefois, force est de constater que tout n'est pas pour autant réglé au sein de l'entreprise. Des négociations salariales sont en cours avec certains syndicats, notamment les syndicats de pilotes.

Au-delà des questions purement salariales, le sujet d'inquiétude réside pour nous dans le positionnement d'Air France dans un monde de plus en plus concurrentiel. Les low cost ont une part de marché de plus en plus importante sur les vols court et moyen-courriers, mais aussi sur des vols long-courriers, notamment les liaisons transatlantiques.

Air France est par ailleurs pris en tenaille entre les low cost et les compagnies du Golfe, qui arrivent, grâce à des subventions des États qu'elles représentent, à offrir des tarifs très attractifs pour des prestations incontestablement de qualité. Le nouveau règlement européen en cours de discussion vise d'ailleurs à permettre à la Commission européenne de prendre des sanctions dès lors que seraient constatées des pratiques déloyales.

Nous avons donc hâte, monsieur le directeur général, de vous entendre sur la stratégie d'Air France face à cette concurrence. Peut-être vos précédentes fonctions vous permettent-elles d'avoir déjà un certain nombre de propositions en la matière...

Les Assises du transport aérien, lancées par le Gouvernement au mois de mars de l'année dernière, n'ont pas encore reçu de conclusions publiques. Nous les attendons et nous souhaiterions que vous puissiez évoquer ce que vous en attendez, notamment en termes de charges sociales, de redevances aéroportuaires, ou encore de taxe « Chirac ».

Peut-être pourrez-vous enfin nous dire ce que vous inspire le projet de privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP).

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