Intervention de Sophie Jordan

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 23 janvier 2019 à 10:5
Audition conjointe sur le piratage des retransmissions sportives : M. Jacques Bajon directeur médias et contenus numériques du groupe de réflexion idate digiworld auteur du rapport piratage des médias un risque majeur pour le sport et le linéaire ? M. Carlos Eugénio secrétaire général de l'association portugaise mapinet directeur de l'association portugaise visapress M. Mathieu Moreuil directeur des affaires européennes de l'english premier league Mme Sophie Jordan directrice générale adjointe de bein sports france M. Didier Quillot directeur général exécutif de la ligue de football professionnel lfp et M. Denis Rapone président de la hadopi

Sophie Jordan, directrice générale adjointe de beIN Sports France :

Je suis aussi secrétaire générale du groupe beIN, et membre de l'association de protection des programmes sportifs (APPS). Nous connaissons bien le piratage, auquel nous sommes souvent confrontés. Merci de votre accueil, qui reflète la reconnaissance, par votre commission, de l'importance de ce sujet pour les acteurs du sport et de la télévision payante en France. Ces acteurs font face à un concurrent sans visage, qui brasse des centaines de millions d'euros - autant de manque à gagner pour ces acteurs et pour la filière du sport, qu'ils financent largement - et utilise des technologies de plus en plus sophistiquées, contre lesquelles la lutte coûte de plus en plus cher aux diffuseurs.

Nous utilisons le finger printing et le water marking pour identifier nos contenus. La valeur de nos droits, liée à la diffusion en direct, disparaît en quelques dizaines de minutes. Nous avons donc besoin d'outils pour interrompre sans délai le piratage. L'APPS rassemble 14 membres - diffuseurs, ayants droit, ligues professionnelles, fédérations sportives - pour coordonner leur stratégie de protection des contenus et négocier des accords de bonne pratique.

À l'inverse de ce qu'on observe chez nos voisins, les discussions avec les FAI sont au point mort. Pourtant, les difficultés alléguées seraient aisément surmontables. Nous avons étudié le phénomène à l'étranger : premier constat, il est global. Et la France est en retard sur la lutte contre le piratage. Les succès en la matière ont tous pour point commun le blocage de sites ou de serveurs. Nous devons donc rattraper notre retard avec l'aide des autorités. L'article 24 de la loi sur l'éthique du sport ouvre cette possibilité. Il faut identifier des outils juridiques innovants et efficaces. Les FAI sont des champions en matière de technologie... Ils ont tous les moyens de nous aider !

Notre association prendra toute sa part dans la recherche de solution, pourvu que celle-ci soit pragmatique et respecte les droits de toutes les parties prenantes. Que la solution retenue prenne une forme judiciaire ou passe par une autorité administrative indépendante, la Hadopi aura un rôle à jouer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion