Je suis ravi que M. Rapone ait mentionné l'article 12 A : avec d'autres détenteurs de droits sportifs, nous avons proposé de doter les organisateurs d'événements sportifs d'un droit voisin harmonisé au niveau européen. Une majorité de députés européens, environ 400, ont voté en faveur de cet amendement. En revanche, nous n'avons pas beaucoup de soutien de la part des États membres, parce que ce projet de directive étant déjà très complexe, ceux-ci n'ont pas voulu prévoir en plus un droit voisin pour les organisateurs de manifestations sportives sur le même modèle que pour les éditeurs de presse. Je ne suis pas très optimiste quant à l'issue des négociations, d'autant que le soutien du gouvernement français n'a pas été aussi important que sur d'autres dossiers.
Même en l'absence d'un droit voisin harmonisé au niveau européen, il existe des protections au niveau national qui permettent au juge de délivrer des injonctions de blocage de sites ou de serveurs. Ainsi, il existe un droit voisin pour les diffuseurs et certains droits peuvent être attribués par contrat aux organisateurs de compétitions sportives.
Par ailleurs, la Cour de justice de l'Union européenne, dans son arrêt Premier League, a clairement indiqué que les États membres peuvent adopter une réglementation nationale pour protéger les événements sportifs au même titre que le droit d'auteur. Si le gouvernement français décide de le faire, il le peut donc. Au titre du droit d'auteur, il me paraît donc possible de procéder à des blocages de sites, mais cela doit aller vite. Le droit britannique permet à un juge de délivrer une injonction aux FAI afin de bloquer dans un premier temps des sites Internet, puis des adresses IP de serveurs de streaming.