Intervention de David Assouline

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 23 janvier 2019 à 10:5
Audition conjointe sur le piratage des retransmissions sportives : M. Jacques Bajon directeur médias et contenus numériques du groupe de réflexion idate digiworld auteur du rapport piratage des médias un risque majeur pour le sport et le linéaire ? M. Carlos Eugénio secrétaire général de l'association portugaise mapinet directeur de l'association portugaise visapress M. Mathieu Moreuil directeur des affaires européennes de l'english premier league Mme Sophie Jordan directrice générale adjointe de bein sports france M. Didier Quillot directeur général exécutif de la ligue de football professionnel lfp et M. Denis Rapone président de la hadopi

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Pour sauver les droits d'auteur face au piratage, les autorités ont réagi dans l'urgence par des mesures coercitives, certes nécessaires, mais il y a aussi un problème de cherté de l'offre. Le secteur de la musique a réglé une partie du problème en mettant en place une offre légale à moindre coût. Dans le passé, les représentants du secteur du cinéma ne s'inquiétaient pas : il faut trois jours pour télécharger un film, disaient-ils... Aujourd'hui, ce secteur est menacé faute d'avoir proposé une offre adaptée.

Le même raisonnement vaut pour le sport. Moi-même mordu de football, je ne peux m'offrir les chaînes qui le retransmettent que parce que j'en ai les moyens. Le football est un sport populaire. Or, pour être en mesure de voir les retransmissions de toutes les principales compétitions, il faut être abonné à RMC Sport, beIN Sports et Canal+, soit 70 euros par mois au total. D'aucuns diront que le sport étant un spectacle, il est normal de payer pour le voir ; mais le football, sport populaire, a été visible en clair, et il ne l'est plus - à tout le moins sur les chaînes publiques.

Il est essentiel de répondre à ce problème ; la pédagogie passe par là. On peut toujours mettre en garde les enfants contre le piratage, mais ils voient bien que l'économie du football, avec ses transferts à plusieurs dizaines, voire centaines de millions d'euros, est - pardonnez l'expression - « blindée de fric ». Ils se disent donc qu'ils ne vont pas la mettre en péril en regardant le match de leurs rêves en streaming. Je me suis toujours battu pour le droit d'auteur, mais en l'espèce il faut que la morale de l'histoire soit comprise.

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