Monsieur Varin, vous nous avez soutenus, M. Bourquin et moi-même, lorsque nous travaillions sur la réindustrialisation. Nous avons présenté 45 mesures, un certain nombre d'entre elles ont été retenues. Nous, élus, devons-nous mobiliser pour nos entreprises et contre le déficit commercial. L'industrie n'a jamais été au coeur des préoccupations du peuple français, qui la voit surtout comme le moyen, pour quelques-uns, de gagner beaucoup d'argent. Il revient à l'enseignement de montrer qu'elle est un élément déterminant pour la transformation des produits, pour la sécurité, notamment alimentaire ! Lorsque j'étais représentant des syndicats professionnels auprès des autorités européennes, j'ai été surpris de constater que les fonctionnaires français en charge du suivi des produits agroalimentaires au niveau européen ne fréquentaient les instances concernées que du mardi au jeudi, ils ne se rendaient donc pas aux réunions du lundi après-midi ou du vendredi matin, et il fallait compter sur les filiales allemandes, britanniques, italiennes de nos entreprises pour être informés de ce qui s'y décidait... Les représentants des autres pays membres avaient l'obligation, chez eux, de rendre compte aux industriels, mais cela ne se faisait pas en France : surtout ne pas mélanger les genres ! Des politiques politiciens sur les listes électorales, c'est très bien, mais il nous faut aussi des gens familiers du monde de l'industrie, capables d'être présents où il faut quand il faut, et compétents.
Aujourd'hui, dans l'industrie française du plastique, quatre groupes sont menacés de fermeture dans les six mois. Il faut accompagner les transformations, nous avons un leadership par exemple sur les couteaux et fourchettes utilisés dans les avions, mais il existe des concurrents efficaces en Allemagne... Nous demandons un délai de deux ans, nous en discuterons cet après-midi, dans le cadre de l'examen de la loi Pacte. Il s'agit d'entreprises qui comptent autour de 500 emplois. Si nous disposions de représentants plus solides auprès des autorités européennes, ils pourraient accompagner notre démarche, ce n'est hélas pas le cas, à la différence des Allemands. Nous adoptons toujours de nouvelles lois plus strictes que la règlementation européenne, mais nous ne nous mobilisons pas suffisamment pour défendre nos entreprises... Nous ne pouvons laisser pas l'industrie s'effondrer dans le Loiret ou dans les Vosges !