Je suis moins pessimiste. Nous avons vécu des conflits entre les acteurs lors de nos travaux de 2015. En 2012, pour nous concentrer sur le sujet de la note qui porte sur les lanceurs spatiaux réutilisables, quand on réfléchissait à la question, personne ne voulait alors en entendre parler. Dans les tables rondes de 2015, il a bien été dit qu'il ne fallait pas créer de nouveau lanceur pour trouver des satellites à y loger, mais que c'était l'évolution des satellites qui devait déterminer celle des lanceurs.
En 2012, alors qu'était évoquée la première réflexion sur les constellations de petits satellites, personne n'y croyait en France et plus généralement en Europe. Je reconnais que le programme européen n'est pas optimal, mais cela ne me semble pas suffire pour arrêter complètement Ariane 6.
Dans la note qui nous est présentée, un point important pour l'opinion publique devrait être évoqué : il s'agit de l'aspect durabilité et empreinte écologique des lanceurs. On ne sait pas si le modèle économique du lanceur réutilisable est vraiment viable, mais on n'a jamais voulu y réfléchir avant 2015. En revanche, sur le plan écologique et durabilité, va-t-on continuer indéfiniment à envoyer dans l'espace des lanceurs dont les débris posent encore plus de problèmes depuis que l'on lance des petits satellites et des constellations de satellites très nombreux ? Il faudrait compléter les aspects économiques de la note par ce thème plus environnemental, et aussi mieux concentrer le texte écrit sur les aspects de réutilisabilité.
J'ai retrouvé dans mes notes qu'il avait existé des projets de réflexion d'Airbus autour d'un concept dénommé Adeline, pour des fusées partiellement réutilisables. On peut s'interroger également sur la notion même de réutilisabilité, qui peut porter sur tout ou partie de la fusée.