C'est peu, mais compréhensible de la part des maires qui n'ont pas souhaité mettre en place de cahier de doléances. Il y a eu un tel mépris à leur égard depuis de nombreux mois, voire d'années. Il est légitime qu'ils n'aient pas apprécié ce traitement. De plus, un grand nombre d'élus ont la crainte de devoir assumer seuls la résolution de la crise que nous vivons. Aujourd'hui, nous avons besoin d'eux et nous attendons d'eux qu'ils réparent la République et les dégâts causés. C'est tout de même exagéré. Le cahier de doléances relève de la démocratie participative.
En ce qui me concerne, je pense qu'un grand nombre de revendications, au départ légitimes, se sont ensuite égarées dans toutes les directions. La situation est comparable à celle de 1789, avec des revendications d'assemblées constituantes désignées par sondages sur des listes. Dans ce contexte, il faudra prendre garde au grand débat national, qui ouvre une boîte de Pandore pour faire émerger des revendications de toutes sortes. À l'évidence, celles-ci ne seront pas mises en oeuvre, au risque de désespérer encore davantage les citoyens. Telle est ma crainte, face à ce débat. Il est bon de dialoguer mais je redoute une crise encore plus grande, une fois la synthèse achevée.
Je souhaite connaître la position qui s'exprime dans les cahiers de doléances vis-à-vis du Sénat. Nous entendons çà et là les griefs qui lui sont faits, d'occasionner des dépenses conséquentes mais de n'avoir aucune utilité.