Je remercie M. le ministre de sa leçon de libéralisme : au moins, il assume le choix idéologique qu’est cette privatisation !
S’agissant du fonds d’innovation, 250 millions d’euros représentent deux années de dividendes d’Aéroports de Paris. Sans compter qu’avec les recettes d’un ISF rétabli, on pourrait alimenter de nombreux fonds d’innovation… Il faut lever les recettes là où l’on peut les dégager ! Ce n’est pas le choix du Gouvernement.
Sur le désendettement de l’État, je rejoins M. Bazin. Ce qu’on vient de nous raconter pendant une demi-heure, c’est une fable, une histoire pour enfants !
Quant à l’argument du champion, je rappelle qu’Aéroports de Paris est déjà un champion mondial : c’est même la première entreprise dans le domaine de la conception, de la réalisation et de la gestion d’aéroports. Depuis quelques mois, l’aéroport de Hong Kong est de nouveau géré par ADP : preuve qu’il n’y a pas de problème de développement.
En outre, les utilisateurs, c’est-à-dire les compagnies aériennes, sont opposés à la privatisation. Ainsi, l’AITA, l’association qui les regroupe, a présenté une étude sur les six aéroports les plus efficaces en termes de services : cinq sont publics ! Une gestion publique est donc capable de fournir un service de grande qualité, pour les compagnies comme pour les passagers, sans oublier les riverains.
Comme M. Bazin, je représente le Val-d’Oise, où se trouve Roissy. En matière de prévention du bruit, nous qui avons les avions qui passent au-dessus de nos têtes, nous préférons avoir pour interlocuteur l’État. Je crois plus en la parole de l’État qu’en celle d’une société, car personne ne nous garantit l’absence de toute pression pour augmenter le nombre de vols.
La volonté de privatiser est, en réalité, idéologique. Monsieur le ministre, vous êtes en train de nous faire payer deux additions : votre décision de ne pas réaliser Notre-Dame-des-Landes et votre politique économique et sociale, que vous proposez de financer, encore une fois, en vendant les bijoux de famille !