Nous avons dû nous organiser très rapidement pour sélectionner les dossiers les plus porteurs et faire en sorte que cela s'articule avec le calendrier des jeux lui-même. Nous avions pour impératif, ce qui a été rendu possible par une communication très efficace, de choisir d'abord les sites, que les Français ont pu découvrir et identifier, ensuite de vendre les jeux. Ce décalage temporel a créé de nombreuses contraintes. Ainsi, il a fallu choisir les bâtiments avant de connaître les sommes dont nous disposerions, sans savoir si les projets ne seraient pas reportés, voire abandonnés. Enfin, nous n'avons reçu le produit des jeux qu'à la fin de l'année.
Cette année, nous essaierons de réduire ce décalage temporel, mais il faut d'abord sélectionner les sites, c'est la clé du succès de l'opération.
Le premier temps, c'est l'appel à projets. La sélection se fait à l'échelon local : les propriétaires de sites ou le grand public signalent les projets sur une plate-forme ou auprès des délégations.
Le deuxième temps, c'est la concertation entre les DRAC et les délégations pour présélectionner les projets les plus intéressants. Elle sera systématique cette année. Les relations avec les DRAC s'améliorent : la coopération est très bonne.
Après cette présélection locale, une itération nationale permet de sélectionner les projets qui seront ensuite soumis aux membres officiels de la sélection : Stéphane Bern, le ministère de la culture, la Française des jeux (FDJ), la Fondation du patrimoine.
Là encore, 18 projets emblématiques seront mis en avant, un par région administrative ou collectivité d'outre-mer, ainsi que d'autres projets de maillage. Grâce au Loto du patrimoine, la Fondation finance entièrement le besoin de financement des projets emblématiques : elle comble en quelque sorte le trou, une fois que tous les autres financements sont trouvés, pour les tranches immédiates et urgentes. Ainsi, tous les projets emblématiques ont été entièrement financés, voire surfinancés, pour la première tranche cette année.
Quant aux autres projets sélectionnés, l'option retenue a été de ne pas les financer entièrement, car nous savions très bien que cela ne serait pas possible : cela représenterait 50 millions d'euros, alors que le produit du loto est de 21 millions d'euros. Il s'agit de leur donner un montant très significatif, entre 10 % et 40 % de leurs besoins de financement, dans les proportions inverses de ce que l'État est capable de leur donner. Ainsi, on a donné moins aux plus gros et plus aux plus petits.
Pour reprendre l'exemple de l'église de Saint-Léon de la Baussaine, l'État doit compléter ce besoin de financement, de même que le conseil régional. L'effet de levier évoqué par Guillaume Poitrinal est réel, nous l'avons constaté dans un certain nombre de lieux : la très forte médiatisation a attiré des financeurs.